Ils sont plus de 90 ménages à occuper une vieille bâtisse, située dans un quartier communément appelé «quartier de la protection civile» et à y vivre dans des conditions catastrophiques qui durent déjà depuis plusieurs années. Outre le cadre précaire, dénué de toutes les commodités de la vie moderne, ces familles affirment habiter une bâtisse vétuste dont la réalisation date de 1845. Les habitants de cet édifice, situé à 50 mètres du siège de la commune d'Arzew, révèlent que les autorités locales n'ont donné aucune suite à de multiples correspondances qu'ils leur avaient adressées et dans lesquelles ils réclamaient une prise en charge immédiate. Vu l'insalubrité qui domine le cadre de vie, plusieurs enfants ont fini par contracter des maladies allergiques et même l'asthme. Ces familles ajoutent aussi que les sanitaires sont partagés et le taux d'humidité, trop élevé. La défectuosité des canalisations ainsi que la prolifération de la saleté, font de cet immeuble une source de tous les dangers, disent les habitants, avant de faire savoir qu'un enfant de 03 ans ainsi qu'un nouveau-né de 26 jours sont morts, suite à des infections contractées à l'intérieur de cet édifice. Plus grave encore, nos interlocuteurs révèlent que «Deux femmes ont rendu l'âme, des suites de tuberculose.» Les habitants font savoir aussi que la façade de cette bâtisse donne sur le boulevard Colonel Lotfi et a subi une série d'effondrements. Dans ce contexte, M.A.K., un habitant dudit lieu dira: «Je vis avec mon épouse et mes deux enfants, depuis 1985 et je peux vous dire que nous vivons dans des conditions qui ne sont même pas dignes d'animaux. Nous partageons cette demeure avec toutes sortes de rongeurs et bestioles, nuisibles à la santé de l'homme.» Selon nos interlocuteurs, ce problème porte atteinte à tout l'environnement et frôle la catastrophe humaine. Cette bâtisse est en train de se transformer en un refuge pour rats et autres animaux errants. Il y a 15 jours, une femme et sa petite fille ont été mordues par un rat, affirment les habitants qui disent avoir contacté les services de la protection civile qui ont évacué les deux victimes aux services des urgences d'El Mohgoun. A ce titre, des habitants déclarent: «Nous avons adressé plusieurs correspondances aux autorités de la tutelle, mais nous n'avons enregistré aucune action allant dans l'amélioration de nos conditions de vie. C'est même tout le contraire qui s'est produit. Notre situation empire de jour en jour.» Du coup, ils lancent un appel d'urgence aux autorités de la wilaya et à leur tête le wali d'Oran, pour mettre un terme à leur souffrance, en les relogeant dans des habitations décentes, à l'instar de ce qui a été fait au profit des recasés du camp Aïn El Safia à Aïn El Türck.