Le cancer continue de provoquer la mort des Algériens à des proportions effrayantes. Ceci a autant inquiété les spécialistes au point où des médecins ont tiré la sonnette d'alarme en annonçant un premier plan de lutte contre cette maladie. Ce plan a été lancé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que des organisations activant dans le domaine socio-sanitaire pour faire face à ce taux de mortalité inquiétant dans le pays. La secrétaire générale de l'Association Al-Amal «Espoir», Mme Kitab Hamida, a affirmé que 50 Algériens meurent chaque jour à cause du cancer dont 10 femmes atteintes du cancer du sein. Cela a été caractérisé par la propagation de cette maladie d'un côté et les conditions précaires en matière de prise en charge des patients au niveau des hôpitaux et des centres spécialisés. Elle a ajouté que les efforts déployés par l'Etat en vue de prendre en charge cette frange de la société n'étaient que lettre morte, en dépit d'importantes sommes d'argent consacrées à la construction des centres spécialisés. Toutefois, il y a un manque flagrant de structures, surtout dans les zones enclavées. Des citoyens habitant ces wilayas sont contraints de parcourir plusieurs kilomètres pour espérer avoir accès aux soins dans la capitale, en l'occurrence. A cet égard, notre interlocutrice a dit que des personnes atteintes du cancer souffrent également du manque flagrant de traitement. Ajouter à cela les conditions catastrophiques dans l'accueil de ces patients. Malgré la disponibilité relative des médicaments et de la chimiothérapie, plusieurs insuffisances ont été enregistrées ces derniers temps au niveau du Centre Pierre et Marie Curie. Par ailleurs, le scanner est souvent en panne, ce qui contraint les malades à se rendre dans des cliniques privées pour se faire soigner. Elle a également souligné l'impact négatif des retards enregistrés dans les rendez-vous de la chimiothérapie, causés par la surcharge et la pression que connaissent les 5 centres, seulement, qui existent à travers le territoire national. Ce qui aggrave encore la situation des patients. Parmi les 35.000 nouveaux cas de cancer, recensés annuellement, 28.000 nécessitent des soins de radiothérapie au moment où seulement 7.000 cas sont pris en charge, ce qui nécessite, au moins, la création de 60 nouvelles unités afin de prendre en charge tous les cas. Le Dr Aouamri Nadir, de son côté, a annoncé que le ministère de la Santé a recensé 130.000 cas de cancer en Algérie. Il a également déclaré que le département de Djamel Ould Abbès a lancé des projets de construction de nouveaux centres anticancéreux dans chaque wilaya, à l'horizon 2014. Ceci en application du plan national pour la lutte contre le cancer. L'augmentation des cas de cancer enregistrés dans le pays est due, selon le Docteur Aouamri, à des facteurs climatiques et héréditaires ainsi qu'aux mauvaises habitudes alimentaires des Algériens qui consomment, notamment, des aliments enrichis en graisse. S'ajoute à cela aussi une nutrition non équilibrée et le peu de consommation de fruits et légumes. Il a souligné, également, que les facteurs favorisant le cancer sont l'air pollué, le tabagisme, les boissons alcoolisées et l'exposition aux rayons du soleil sans protection, notamment pour les enfants.