20.000 réfugiés tunisiens et libyens vont pratiquement tous déferler sur la France grâce au titre de séjour de six mois qui leur a été octroyé par l'Italie. Or, l'Italie fait partie de l'espace de Schengen, ce qui permet aux détenteurs de ce certificat de séjour de se déplacer librement dans tous les pays européens signataires de cet accord. Le président Sarkozy est en difficulté actuellement sur le plan de la politique française à l'égard des migrants, à une année de l'élection présidentielle. Le Front National de la “famille Le Pen” commence aujourd'hui sa pré-campagne pour l'élection présidentielle française, ce qui l'amène à se centrer sur la politique de l'immigration. Les sondages le créditent d'un score élevé. Sa candidate sera susceptible de mettre en péril la réélection de Sarkozy. L'enjeu est donc assez important sur le plan politique. Mais, qu'en est-il sur le plan moral, sur le plan humain? Examinons le cas des Libyens. Les dirigeants français connaissent bien la situation d'insécurité qui règne en Libye. Ils la connaissent bien pour y avoir contribué. Les bombes françaises ont la légalité fournie par le Conseil de sécurité de l'Onu pour frapper des cibles militaires et “collatéralement” les populations civiles. Les populations habitant près des cibles ne devraient pas dormir toutes les nuits. On imagine la terreur qui s'empare d'eux, le stress qui les étreint. On dit que les interventions militaires françaises sont effectuées en faveur de la protection des populations libyennes. Les Libyens justement, ceux qui ont décidé de fuir leur pays pour se mettre à l'abri, entrent dans la logique de cette protection que la France dit accorder aux populations civiles libyennes. Les populations libyennes disent justement qu'elles ne seront pas en sécurité sur le territoire de leurs protecteurs, c'est-à-dire le territoire français. Il s'agit d'une parade normalement imparable.