Vingt-cinq délégations dont 18 chefs d'Etat et de gouvernement, à leur tête Barack Obama (Etats-Unis), Dimitri Medvedev (Russie), Angela Merkel (Allemagne), David Cameroun (Grande-Bretagne), Silvio Berlusconi (Italie), Stephen Harper (Canada), Naoto Kan (Japon) et, bien sûr, Nicolas Sarkozy (France, pays d'accueil, se sont réunis à Deauville les 26 et 27 mai. Les deux premiers ministres d'Egypte et de Tunisie sont les invités exceptionnels du sommet, tout comme les présidents de Côte d'Ivoire, du Niger et de la Guinée qui ont connu un parcours démocratique exemplaire. C'est au centre d'un quartier de Deauville, quadrillé par plus de 12.000 policiers, que le sommet du G8 a débuté jeudi par un déjeuner de travail consacré à l'économie mondiale et au renforcement de la sécurité nucléaire. Le Président Abdelaziz Bouteflika, invité personnel du Président Sarkozy, a été mandaté pour plaider la cause de l'Afrique comme il l'avait fait lors des précédents sommets. Dès l'ouverture des travaux, le G8 a pesé de tout son poids sur deux points qu'il jugeait essentiels. Celui de créer un partenariat durable avec la Tunisie et l'Egypte, qui ont engagé des transitions démocratiques, et le second point, aussi important, celui de la sécurité nucléaire. Par ailleurs, les gouvernements du G8 ont renouvelé leur ‘engagement' à soutenir les réformes démocratiques à travers le monde et à répondre aux aspirations pour la liberté et l'emploi, en particulier au profit de la jeunesse. La Tunisie et l'Egypte qui semblaient s'être débarrassées, en janvier et en février derniers, de leurs dirigeants autoritaires après des semaines de protestation populaire, attendent des bailleurs de fonds du G8 un soutien financier. Le Caire réclame entre 10 et 12 milliards de dollars, d'ici juin 2012, et Tunis demande 25 milliards de dollars sur 5 ans. Concernant l'Afrique, dont le Président Bouteflika plaide sa cause, les décisions déjà prises en 2005 par le G8 en faveur du continent noir n'ont pas été honorées. On reproche au G8 de ne pas avoir rempli son engagement de doubler l'aide au développement pour l'Afrique subsaharienne, ne versant que 11,2 milliards de dollars contre les 18 promis durant la période 2005—2010. Les ONG présents ont aussi déploré la faiblesse de l'engagement dans le secteur crucial de l'agriculture sur un continent qui ne parvient pas à nourrir sa population et dénoncé, plus globalement, une aide convertie en remise de dette. Le G8 a été sollicité pour renouveler un partenariat solide avec les pays de l'Afrique qui seraient plus exigeants sur les engagements pris en matière de développement, de paix et de sécurité. Vendredi, deuxième jour, le sommet du G8 a été élargi aux dirigeants égyptiens et tunisiens et, également, à trois présidents africains récemment élus, l'Ivoirien Al Hassan Ouattara, le Guinéen Alpha Condé et le Nigérien Mohammadou Youcef. Parmi les autres sujets discutés lors de séances plénières ou d'entretiens bilatéraux, organisés dans les palaces de Deauville, figurent les moyens de relancer le processus de paix israélo-palestinien. Le G8 a appelé les deux parties à des discussions substantielles sans délais. La succession à la Direction du FMI, après le scandale de l'homme du G20, D.S.K, a été évoquée. Enfin, comme à l'accoutumée, le G8 n'a servi qu'à préparer le G20, beaucoup plus attendu et qui aura lieu à la fin de l'année à Nice (France).