Le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, a estimé hier qu'il n'existe aucune preuve tangible au sujet d'une fuite des sujets de l'examen du bac qui a eu lieu cette semaine. «Cela ne fait que créer un climat qui déstabilise nos élèves. Toutefois, une commission d'enquête doit être diligentée pour élucider toute cette agitation, connaître la source et pour que ceci ne se répète plus», a-t-il déclaré sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Il a souligné que les mesures prises cette année par le ministère de l'Education empêchent toute fuite des sujets. «Tous ceux qui préparent les sujets du bac en amont et en aval sont mis en quarantaine pendant plus d'un mois loin de leur famille ou de tout contact extérieur», a-t-il relevé. Il a estimé qu'un enseignant peut dire, par exemple, qu'une fonction exponentielle sera probablement proposée au sujet de mathématiques du bac, mais cela ne veut pas dire qu'il y a fuite. D'après M. Meriane, les 14.000 observateurs introduits cette année dans les centres d'examen ne pouvaient pas perturber les candidats au bac puisqu'ils étaient loin des salles. Salles où ne sont autorisés à accéder que les enseignants surveillants. «La présence des observateurs participe au renforcement de la crédibilité du bac», a-t-il dit. Cette sortie du SG du Snapest vient après que de folles rumeurs font état de fuites des sujets du baccalauréat de sciences islamiques destinés aux classes de sciences expérimentales. Les candidats de plusieurs wilayas du pays ont pu obtenir des questions du sujet de sciences islamiques qui devaient être posées le lendemain et les ont échangées entre eux. Un représentant des associations de parents d'élèves a indiqué que les sujets ont été vendus à 6.000 DA. Dans le même sens, il a averti qu'une telle fuite pourrait porter une grande atteinte à la crédibilité de ces épreuves cruciales pour les candidats et leurs parents. Un responsable de l'Union des parents d'élèves, en l'occurrence Khaled Ahmed, a estimé que ces rumeurs sont infondées. Selon lui, il s'agit de l'œuvre d'escrocs qui inventent des sujets pour créer la zizanie parmi les candidats et pour se faire de l'argent en vendant des sujets imaginaires. Le président de l'Union nationale des travailleurs de l'Education, Sadek Dziri a, quant à lui, indiqué que son organisation enquêtera sur ces rumeurs. Par ailleurs, Meziane Meriane a fait savoir que le changement du système éducatif ne doit pas être radical. Il a observé que les réformes scolaires de 1976 et 1992 avaient été faites dans la précipitation. Il a regretté la suppression de l'enseignement technique. «Il faut maintenir ce qui est bien, trouver un palliatif à l'école fondamentale. Il ne faut pas trop politiser l'école. Dans les années 1990, l'école algérienne est devenue une tribune politique. Cela a été néfaste pour notre système éducatif», a-t-il dit. Il est important, selon lui, de reprendre les sciences exactes qui ont été abandonnées. «On ne change pas un programme scolaire comme on change de chemise. Il faut évaluer ce qui a été fait jusque-là. Le système éducatif doit être corrigé pour préparer les citoyens à gérer la nation», a-t-il noté. Meziane Meriane a appelé à ce que les syndicats autonomes soient invités aux débats de la Tripartite (gouvernement-UGTA-patronat). «Les syndicats autonomes ont été diabolisés. Il y a un multipartisme et un multisyndicalisme qui n'existent pas dans les faits. Les syndicats autonomes sont exclus de toute négociation», a-t-il dit, regrettant la fermeture des portes du dialogue par le Premier ministère.