Le harcèlement sexuel prend de l'ampleur dans le milieu de travail, dans le secteur privé comme public, au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent, même si sa dénonciation reste un tabou. Dans ce contexte, une quarantaine de femmes travailleuses, cadres syndicales de l'UGTA, se sont réunies dans l'amphi d'hôpital Ahmed-Medeghri du chef-lieu de wilaya pour débattre de ce fléau, ce qui a été suivi par la mise sur pied d'un comité composée de quinze femmes parmi les conclavistes représentant différents secteurs (santé, éducation, Algérie poste, Mobilis, impôts, coopérative de légumes secs (ccls) et collectivités locales) dans les huit daïras de la wilaya. Selon Mlle S. Bétioui, cadre à Mobilis et assesseure au tribunal d'Aïn Témouchent, «durant le seul premier semestre de l'année en cours, quinze femmes travailleuses ont déposé des plaintes pour harcèlement sexuel au niveau du tribunal d'Aïn Témouchent». «Ces femmes, poursuit-elle, sont courageuses et ont apporté un plus à la société en cassant les barrières du tabou.» Ce chiffre est jugé d'ailleurs inquiétant, surtout quand on sait que de nombreuses femmes, victimes de harcèlements sexuels, hésitent à franchir le pas pour révéler ces faits répréhensibles. En effet, notre interlocutrice affirme, dans le même contexte, que «le nombre des femmes en souffrance est en nette progression mais elles trouvent des contraintes et font face à bien des pressions qui les empêchent de déposer des plaintes au niveau de la justice». Abondant dans le même ordre d'idée, le chargé de l'organique au niveau de l'UGTA, Bensaada Boucif, dira: «Nous avons traité plusieurs cas de femmes victimes d'harcèlement sexuel qui ont déposé des plaintes au niveau de l'inspection du travail. Nous les avons conciliées avec leurs employeurs, résolvant ainsi des problèmes qui risques de connaître des prolongements inattendus». Au sujet de cette conférence, le secrétaire général de l'UW-UGTA, Benouda Mohamed, a déclaré: «Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme de l'UGTA visant la défense du droit matériel et moral des travailleurs, dont les femmes constituent une importante population. Il est primordial de les défendre. Ce comité féminin est un outil pour la lutte contre le harcèlement sexuel.» Le comité de quinze femmes syndicalistes UGTA est présidée par Mme Abdelali Oum El Kheir de l'établissement hospitalier Ahmed Medeghri d'Aïn Témouchent.