Le taux de réussite au bac 2011 ne satisfait pas le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Il ne correspond nullement, selon cette organisation, au taux de connaissances que tout élève devrait acquérir avant l'entrée à l'université. «Les 62,45 % servent seulement à faire valider la politique menée dans le secteur. Une manière pour donner du crédit aux réformes engagées dans le système éducatif et les encourager», affirme Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Avec la préparation de la rentrée prochaine et l'évaluation de l'année scolaire qui vient de s'écouler, le taux élevé de réussite au bac sera le thème principal abordé au conseil national du CLA qui se tiendra samedi prochain. M. Achour affirme, toutefois, qu'il ne s'agit pas de remettre en cause les résultats du baccalauréat. «Ce taux a pu être réalisé grâce à deux choses. Premièrement, les sujets d'examen étaient trop faciles. En général, ils sont élaborés en tenant en compte les capacités d'un élève d'un niveau moyen. Cette fois-ci, c'est sur la base des capacités d'un élève d'un niveau faible que les sujets ont été préparés. La correction a été aussi en faveur des candidats. Prenons l'exemple d'un exercice de maths. On a donné plus de notes aux premières questions, généralement les plus faciles», explique Idir Achour. Ce dernier assure que la hausse du taux de réussite au bac ne peut qu'être une source de réjouissance mais pas au détriment des connaissances qu'il faut absolument avoir pour passer d'une étape à une autre. «Vous n'avez qu'à constater le taux d'échec à la première année moyenne donc après l'examen de cinquième, puis celui de la première AS et, enfin, la première année universitaire. Là, c'est la catastrophe», regrette-t-il. Le responsable du CLA prévient aussi contre les conséquences de cette gestion. «On sera confrontés à des problèmes à la rentrée. D'abord, le manque d'infrastructures existantes, qu'il s'agisse des lycées ou des universités et donc le manque de places pédagogiques. Et puis, il y aura une surcharge partout. Parmi les principaux objectifs de la réforme, c'est l'augmentation du taux de réussite à 70% et des classes entre 25 à 30 élèves. L'année dernière, il y avait entre 40 à 45 élèves par classe. L'année prochaine, ils seront probablement entre 45 et 50. Le deuxième objectif est loin d'être atteint. Le problème va être très difficile à gérer», fait-il remarquer.