Tout est cher ! La mercuriale connaît, ces derniers temps, une hausse vertigineuse. Les prix de certains fruits et légumes de grande consommation se sont carrément envolés. Ceci ne laisse rien présager de bon, surtout avec le mois de Ramadhan qui frappe à nos portes. La tomate qui était cédée, il y a encore deux semaines, à 20 DA le kilo est vendue à 70 voire 80 DA. La pomme de terre, aliment omniprésent dans nos assiettes, passe à 45 et même 50 DA au lieu de 30. Les haricots, produit de saison très prisé par le consommateur algérien, ne sont pas cédés pour moins de 150 DA. Et, encore, faut-il les trouver sur les étalages. La carotte, les concombres et la laitue sont cédés entre 60 et 80 DA le kilo, soit un prix dépassant largement la moyenne et… l'entendement. Quant au citron, il s'installe parmi les produits de luxe. A 200 DA le kilo, ce produit a de quoi faire bouder les ménages. Autant il est indispensable pour la consommation et l'équilibre alimentaire, autant il est devenu inaccessible. Les dattes, encore un fruit très prisé pour ses vertus, sont négociées autour de 350 DA le kilo. Bien que la qualité du produit disponible actuellement laisse à désirer. Et dire que ces deux derniers produits sont indispensables pendant le mois sacré, ce qui laisse présager que leur prix va encore connaître une hausse. Les autres fruits, excepté la pastèque dont le prix varie entre 35 et 40 DA le kilo, dont la poire ou la pomme, pour ne citer que ces deux-là, demeurent réservés aux privilégiés puisque leurs prix oscillent entre 150 et 180 DA le kilo. Pareil pour les produits exotiques importés. Ceci favorise le mécontentement et la crainte des petites bourses qui se retrouvent otages des marchands et autres commerçants sans scrupules. Le spectacle des couffins à moitié vides renseigne, on ne peut mieux, des difficultés rencontrées par les familles à revenus moyens pour assurer un repas équilibré. Interrogés, les citoyens sont unanimes à dire que la vie est devenue chère, très chère. «Faire le marché est une corvée dont je me passerais volontiers. Les prix augmentent outrageusement ces jours-ci. Là où on pose la main, c'est brûlant. Allez remplir votre panier avec ces prix-là !» dira B.A, une mère de famille rencontrée au marché de Boulanger. Un père de famille, la mine défaite, déclare revenir bredouille après une virée au marché :«Comment nourrir décemment une famille de 6 gosses avec un salaire mensuel de 14.000 Da et ces prix pratiqués?». La grogne est générale. Certaines personnes, sans revenus, attendent la fermeture du marché pour aller fouiller dans les restes afin de ramasser quelques légumes ou fruits pourris.Il est à se demander si les organismes de contrôle existent et les citoyens craignent que ces flambées de prix ne soient que le prélude à une longue série d'augmentations.