A quelques jours du mois de ramadhan, gain oblige, nombre de commerçant ont opéré leur mue en changeant carrément d'activités pour la circonstance. Les étalages de ces commerces ont eux aussi changé de visage. Les produits de consommation, habituellement exposés, ont laissé place à d'autres. Ainsi, confiseries et fruits secs, mis en évidence pour attiser la convoitise des consommateurs, font leur apparition. Là, c'est un vendeur de glace qui expose plateaux de ‘Chamia' et autres sucreries. Ailleurs, c'est un réparateur de télévision qui, même s'il garde son activité en veilleuse, dresse une table de fruits ou de gâteaux traditionnels devant son magasin. On a même vu des buralistes garnir leurs devantures de produits tout aussi exotiques les uns que les autres. Des produits d'importation généralement qui arrivent dans les sacs des ‘beznassa'. «Ce sont ces derniers, nous confieront certains commerçants, qui alimentent le marché en ces produits». En effet, les tarifs pratiqués donnent le vertige, notamment pour les fruits secs, des produits si prisés par les familles algériennes en cette période ‘ramadhanesque'. Le plus remarquable, comme à l'accoutumée en cette période, c'est l'apparition par dizaines de vendeurs occasionnels ou de fabricants de confiseries orientales. Dans pratiquement chaque coin de quartier, nombre de boutiques ont donc troqué leur activité pour se lancer dans la commercialisation ou la fabrication de ces confiseries fortement demandées durant ce mois de jeûne pour leur apport en calories et leur saveur très appréciée. Beaucoup s'autoproclament confectionneurs de confiseries, sans en avoir la qualité ni le savoir-faire. Ce qui, souvent, est source d'intoxications, un phénomène fréquent en cette période particulière. D'autres s'investissent dans la cuisine locale, en offrant des ‘m'hajeb' et autres spécialités de l'Est du pays. Pour en savoir plus sur les mesures qui seront prises à l'encontre de ces commerçants de fortune, nous nous sommes rapprochés de la DCP. Une source à cette direction nous dira :«En plus des tournées habituelles, les contrôleurs auront dans le collimateur les commerçants ‘saisonniers' qui changent leur activité durant le mois de ramadhan. Ces derniers, pris en train de pratiquer une activité autre que celle prévue par leur registre de commerce, verront leurs boutiques fermées pour une durée de 30 jours et devront s'acquitter d'une amende». La source en question nous apprendra également que «cette année, la procédure administrative prendra moins de temps contrairement aux années précédentes. Une fois le PV dressé au commerçant, il ne restera plus que la signature de la DCP pour procéder à la fermeture, et ce, dans un délai qui ne dépassera pas une semaine. Avant, la procédure administrative prenait beaucoup de temps ce qui laissait au commerçant tout le temps pour continuer son activité avant que la sanction tombe». Concernant les personnes qui mettent à la vente de la pâtisserie orientale sur des tables en pleine rue, la source précisera que «le contrôle de ces commerçants ne relève pas de nos services». En tous les cas, à quelques jours seulement du mois sacré, les commerçants semblent être bel et bien dans le viseur de la DCP.