Des députés dissidents du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont appelé, dimanche à Alger, le gouvernement à retirer le projet de code communal qui vise, selon eux, à réduire les pouvoirs des élus locaux. Le texte "confisque aux élus locaux les dernières prérogatives qui leur ont été jusqu'ici consenties", estiment les trois députés (Djamel Ferdjallah, Ali Brahimi, et Tarik Mira) dans une déclaration écrite distribuée en marge de la plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux réponses du ministre de l'Intérieur sur le projet de code communal. "Selon le projet, toute initiative de coopération décentralisée est soumise à la décision du chef de daïra", ont relevé ces députés. Selon eux, "la réduction du pouvoir local à un appendice de l'administration est une atteinte à l'expression citoyenne, son premier palier, et représente, par conséquent, un danger pour les libertés publiques". Le projet de loi "a suscité une énorme controverse au regard du nombre record d'amendements (267 pour 225 articles) proposés, et reste très en retrait par rapport aux revendications des élus locaux", selon la déclaration. "Le fait que la majorité de ces amendements est issue de la Coalition présidentielle souligne davantage le malaise introduit par ce texte", estiment encore les trois députés dissidents du RCD. Ce parti de l'opposition, absent de l'hémicycle, avait décidé récemment de geler ses activités au sein des deux chambres du Parlement, considérant que les positions et propositions de ses 19 députés et ses 2 sénateurs n'étaient pas tout à fait entendues.