Le Parti des Travailleurs plaide pour une assemblée constituante à même "d'apporter le changement tant attendu par la société", a indiqué, dimanche à Tipasa, sa présidente Louisa Hanoune, lors de la clôture de la première conférence nationale des cadres du PT . Commentant la situation sur le front social, marquée par un mouvement de revendications socio-économiques et de protestation politiques, la leader du PT a indiqué que celle-ci s'inscrit "dans une dynamique régionale marquée par des révoltes populaires contre les politiques du système capitaliste mondial, responsable de la paupérisation des masses". Pour faire face à cette situation, a-t-elle dit, "la réponse des pouvoirs publics doit être, rapide et adaptée afin d'éviter l'implosion, voire même le basculement vers la violence". Cette dynamique sociale, a souligné Mme Hanoune, "ne trouve pas de relais dans la société civile, d'où l'appel lancé en direction des cadres du parti et des militants pour servir d'intermédiaires entre les pouvoirs publics et les jeunes chômeurs, les étudiants en colère et les autres catégories sociales qui revendiquent tous un meilleur statut social et de meilleures conditions de vie". La mise en place de comités populaires dans les 48 wilayas du pays qui seront installés au niveau des communes est, selon la responsable du PT, "la solution idoine pour une bonne prise en charge des revendications des différentes catégories sociales dans notre pays qui se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins". Mme Hanoune a fustigé, à cette occasion, l'ensemble des élus et les collectivités locales qui, a-t-elle dit, "ne sont pas représentatifs, d'où le dialogue de sourds auquel on assiste ces derniers mois, marqué par des émeutes et autres mouvements de protestations". Examinant les propositions de son parti quant à l'élection d'une assemblée constituante "qui n'a rien à voir à celle de 1963", la responsable du PT s'est élevé contre la position des partis de l'alliance concernant "la révision de la loi électorale, de la constitution et autres points consacrant la véritable alternance politique". L'autre point ayant fait l'objet "d'un large débat" au cours de ces trois jours de travaux avec les cadres du parti concerne, a-t-elle indiqué, la situation dans la région du Maghreb et du Moyen Orient "marquée par des révoltes populaires légitimes qui sont récupérées par les puissances impérialistes pour imposer leur diktat et faire main basse sur les richesses pétrolières et minières de la région, et ce dans une perspective de reconfiguration dans le cadre du GMO (Grand Moyen Orient) et Pansahel". Tout en dénonçant l'agression militaire contre la Libye qui, a-t-elle dit, "aura de graves répercussions sur la région", Mme Hanoune s'est félicitée de la position de l'Union Africaine qui "rejette l'intervention des puissances occidentales sous prétexte de défense des droits de l'homme et de la démocratie". La dernière séance du plénum des cadres qui s'est déroulée à huis-clos a été marquée par la lecture et l'adoption des rapports des cinq commissions mises en place (ouvrière, organisation de la jeunesse révolutionnaire, agraire, élus et femmes) ainsi que ceux des groupes de travail consacrés à l'organisation du parti, sa restructuration et à l'élargissement de sa base. La rencontre des cadres du PT à Tipasa, qui a regroupé 425 participants représentant les responsables des bureaux de wilayas, de sections locales et du Conseil national, fait partie des rencontres extraordinaires instituées par le 6eme congrès du PT de 2010 qui les convoquent pour discuter de questions urgentes diverses. La secrétaire générale du PT organisera demain lundi une conférence de presse à Alger pour faire le point de cette 1ère conférence nationale des cadres de son parti.