Les combats ont baissé d'intensité, lundi à Abidjan, entre les troupes d'Alassane Ouattara qui se préparaient, a-t-on indiqué, à un assaut final contre les Forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo alors que la communauté internationale a réitéré son appel à la protection des vies humaines. Au moment où le camp de M. Gbagbo fortifie ses positions pour "mettre l'ennemi en déroute", Les Forces nouvelles (FN û ex- rébellion) devenues entre temps Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), soutenant M. Ouattara, reconnu président élu par la communauté international, ont affirmé que la situation est "désormais mûre" pour que l'offensive sur Abidjan "soit rapide". "La stratégie était d'encercler la ville d'Abidjan, ce que nous avons réussi parfaitement. Nous avons envoyé des soldats à l'intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et Mercenaires", a notamment dit M. Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. De son côté, Emile Guiriéoulou, ministre de l'intérieur de M. Gbagbo, a déclaré que le ministère de la défense et les FDS (Forces de défense et de sécurité) observaient une "grande vigilance pour barrer la route à l'imposture et à la tentative de recolonisation et d'asservissement du pays". Depuis la présidentielle de novembre dernier, la Côte d'Ivoire s'est retrouvée avec deux présidents : Alassane Ouattara, annoncé vainqueur par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et Laurent Gbagbo dont la victoire au scrutin a été proclamée par le Conseil constitutionnel. La communauté internationale a réitéré son appel au président sortant Laurent Gbagbo à reconnaitre son rival comme président élu et céder le pouvoir de manière pacifique, et, par la même, protéger les vies humaines notamment parmi les civils. "La situation politique est toujours possible. Que M. Gbagbo reconnaisse son rival (M. Ouattara) comme président élu et sauve le pays du chaos", a déclaré à l'APS, M. Said Djinit, Représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA). Après avoir fait état de "rapports alarmants" de la communauté humanitaire sur les "tueries et les massacres" commis contre les populations civiles, M. Djinit a souligné que les parties en conflit ne doivent pas s'attaquer aux populations. "La Communauté humanitaire a fait état de nombreux cas d'exactions y compris de pertes innombrables parmi les civils qui ne doivent en aucun cas être exposés à une telle situation", a regretté M. Djinit. Par ailleurs, les étrangers établis en Côte d'Ivoire ont commencé à quitter le pays après l'arrivée, la veille à Dakar, de quelque 52 étrangers en provenance d'Abidjan à bord d'un avion spécial de la force française Licorne, qui soutient la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI). Auparavant, un contingent de 167 étrangers, la plupart des Français et des Libanais, avait quitté également Abidjan pour rejoindre Dakar via Lomé (Togo). Depuis la dégradation de la situation en Côte d'Ivoire, plusieurs ressortissants étrangers étaient dans l'impossibilité de quitter le pays en raison de la cessation de tous les vols commerciaux et la fermeture de l'aéroport d'Abidjan, actuellement contrôlé par la Licorne.