Le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aïdouni, a souligné dimanche à Alger la nécessité de mettre le pouvoir judiciaire au même niveau que les pouvoirs législatif et exécutif dans tous les domaines. "Il faut que le pouvoir judiciaire bénéficie des mêmes avantages que les autres pouvoirs afin de lui garantir une indépendance totale et réelle et concrétiser l'Etat de droit", a déclaré M. Aïdouni dans une conférence de presse. Afin d'aboutir à cette indépendance, M. Aïdouni a proposé que le pouvoir judiciaire examine lui-même son budget", rappelant que c'est le pourvoir exécutif qui accorde le budget au pouvoir judiciaire. L'intervenant a, dans ce contexte, indiqué que le pouvoir exécutif se chargeait d'examiner les crédits financiers et de réviser les salaires pour un pouvoir indépendant à la base en vertu de la constitution. Le Syndicat national des magistrats "souhaite concrétiser cette indépendance et voir les magistrats bénéficier de tous les avantages, crédits et incitations au même titre que les pouvoirs exécutif et législatif", a souligné M. Aïdouni. Le président de la Cour suprême représente le pouvoir judiciaire. Par conséquent, il faut qu'il soit au même niveau que les présidents de ces deux pouvoirs (le Premier ministre et les présidents de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation), poursuit M. Aïdouni. Il a, par ailleurs, souligné que le SNM était "prêt" à donner son avis sur l'amendement de la Constitution notamment en ce qui concerne la relation du pouvoir judiciaire avec les pouvoirs exécutif et législatif. M. Aidouni est revenu sur les pressions que subissent les magistrats du fait du nombre d'affaires qu'ils ont à traiter, à raison de 100 par semaine. Il a en outre recensé 4050 magistrats au niveau national, soulignant que ce nombre reste insuffisant pour autant d'affaires. Le corps des magistrats sera renforcé à l'avenir pour palier ce problème et parvenir a 60 affaires pour chacun d'eux, a-t-il annoncé. A une question concernant la détention préventive, M. Aidouni a expliqué que le taux était faible et ne dépassait pas les 11% (selon des chiffres officiels de la direction générale de l'administration pénitentiaire) précisant que les magistrats préféraient actuellement placer les prévenus sous contrôle judiciaire plutôt que de les priver de liberté. Auparavant, surtout lors de la décennie noire vécue par l'Algérie, les magistrats plaçaient les accusés en détention préventive pour moult motifs notamment la protection des victimes du terrorisme, a-t-il dit.