ALGER - Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a proposé jeudi de déclarer l'Armée nationale populaire (ANP) "gardienne" de la Constitution, dont le garant restera toujours le président de la République. Abordant la question de la révision de la Constitution, lors de l'émission "Invité de la rédaction" de la chaîne III de la Radio nationale, Me Ksentini s'est prononcé en faveur d'une "réforme" et d'une "amélioration" de l'article 70 de la Constitution qui énonce que le président de la République est le garant de la Constitution. "Je voudrais ajouter à ce texte (article 70) que l'Armée nationale populaire soit déclarée la gardienne de la Constitution", a-t-il affirmé, évoquant, à cet égard, le modele turc où l'armée, a-t-il dit, "a joué un rôle extrêmement important dans la démocratisation de ce pays". Il a souhaité que la Constitution algérienne "contienne une disposition de ce genre tout en laissant au président de la République le rôle d'assumer la garantie de la Constitution", estimant que les deux fonctions "ne sont pas incompatibles". Le président de la CNCPPDH a cité également les événements qui ont affecté des pays "qui nous ressemblent et qui nous sont très proches" et où, a-t-il noté, le rôle de leurs armées respectives, en tant qu'institutions, a été "fondamental", en permettant une évolution des choses dans la bonne direction. Me Ksentini a appelé, en outre, à "sauvegarder les constantes fondamentales" dans la Constitution qui sont "intouchables", soulignant que "ceci ne peut pas faire l'objet d'un quelconque débat". Le président du CNCPPDH avait été reçu mardi par l'Instance de consultations sur les réformes politiques appelée, au terme de ses consultations, vers la fin du mois de juin, à établir un "rapport final détaillé" reflétant "fidèlement" les avis et les propositions émis par les participants qui sera soumis au président de la République. Le chef de l'Etat instruira ensuite le gouvernement d'élaborer, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale lors de sa session d'automne en septembre prochain.