AIN TEMOUCHENT - La nouvelle stratégie du secteur avicole dans l'Ouest du pays accorde une importance capitale à l'abattoir d'Ain Kihal (15 km d'Ain Temouchent) entré dernièrement en production après 16 ans de fermeture, a affirmé le président directeur général du groupe avicole ouest (GAO). Avec une capacité de production de 24.000 poulets/jour et des équipements modernes, notamment sa chaîne de froid, cette infrastructure, inexploitée depuis 1995 pour "diverses raisons", aura un rôle déterminant dans le développement du secteur avicole national, a souligné M. Boukhalfa Laala. Cet abattoir, dont les travaux ont été achevés en 1995, vient de démarrer sa production après renouvellement de certains de ses équipements, pour s'intégrer dans la nouvelle politique avicole nationale basée sur l'organisation de la filière en amont et la régulation du marché en aval, a-t-il ajouté. Vente du poussin à 10 dinars l'unité au lieu de 100 dinars Passant par une crise conjoncturelle, le secteur de l'aviculture propose actuellement à la vente le poussin à 10 dinars l'unité au lieu de 100 dinars, a-t-on indiqué. Les abattoirs, dont principalement celui d'Ain Kihal, vont prendre en charge cette production pour organiser le marché et le réguler, par le biais d'une opération dite triangulaire portant sur la sensibilisation des aviculteurs par une caravane qui sillonnera les zones potentielles. A Ain Temouchent, cette caravane s'est déjà rendue à Oued Sebbah, El Amria et El Malah. Les spécialistes de cette caravane proposent aux éleveurs l'acquisition d'un poussin de qualité, une alimentation répondant aux normes à un prix compétitif et un suivi technique des élevages, a-t-on expliqué. En contrepartie, les aviculteurs cèdent leurs productions aux abattoirs à des prix intéressants et attractifs, soit un prix de 175 DA/kg durant tout le cycle. Selon le PDG du GAO, ces prix n'ont pas connu de changement depuis le 1er janvier 2009 en dépit de l'augmentation de plus de 100% des prix du maîs et du soja sur le marché international. Ces produits sont passés de 160 Dollars/tonne à plus de 360 dollars-tonne, a-t-il indiqué. La régulation du marché passe par l'application du système SYRPALAC La régulation du marché passe par l'application du système SYRPALAC (Système de régulation des produits à large consommation), dont la Société Avicole de l'Ouest (SAO) a été chargée de la mise en oeuvre par la constitution de stocks. Ce système a pour objectif le règlement des problèmes liés à l'écoulement des poulets vifs et l'utilisation des stocks en période de besoins et/ou la demande est exceptionnelle, à l'instar du mois de ramadhan et de la saison estivale, a-t-on précisé. Dans ce cadre, la SAO dispose d'un stock de 3.300 tonnes de viande blanche qui sera injecté sur les marchés des wilayas de l'ouest durant le mois de Ramadhan, a-t-on signalé. Le groupement avicole de l'ouest s'attelle, par ailleurs, à la mise en place d'un réseau de distribution composé de points de vente fixes ou ambulants relevant de la SAO et du secteur privé. A l'instar des points de vente de la SAO, les revendeurs doivent céder le poulet à 250 DA/kg, soit un bénéfice de 20 DA/kg, a-t-on souligné. Leur approvisionnement débute cette semaine. "Ce système n'est pas spécifique au seul mois de Ramadhan, il sera maintenu durant toute l'année", a assuré M. Boukhalfa, qui a signalé que les prix de cession des viandes blanches connaîtront une baisse sensible dès la réduction des charges qui seront induites par l'exploitation de l'abattoir d'Ain Kihal à plein régime, soit 4000 tonnes/jour. Le prix de revient actuel du kilogramme est d'environ 150 dinars Le prix de revient actuel du kilogramme est d'environ 150 dinars. Cela permettra, en outre, de relever le niveau de consommation des citoyens qui passera de 12 kg/hab/an, à 16 kg en 2014, a-t-il affirmé. Doté d'un laboratoire d'analyse de la qualité, l'abattoir d'Ain Kihal dispose d'un tunnel de congélation de longue durée (12 mois) de 10 tonnes (moins 35 degrés). Le produit qui dispose d'une traçabilité est asséché avant d'être introduit dans le congélateur. Sur le volet environnemental, l'abattoir dispose d'une station de traitement d'eau et des déchets qui sont récupérés pour la production de la farine d'aliment d'élevages et d'huiles de graisses, a-t-on indiqué.