ALGER - La lutte contre la désertification nécessite beaucoup d'efforts et de coordination entre les différents secteurs et institutions pour la mise en place d'actions intégrées en matière de lutte contre la dégradation des terres, a estimé mercredi le Secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Sid Ahmed Ferroukhi. "Il y a une coordination entre les autres secteurs dans le programme (de lutte contre la désertification) en cours d'exécution, avec la participation des populations, mais nous voulons que cette synergie intersectorielle soit poussée encore plus de manière plus développée", a estimé M. Ferroukhi. Il s'exprimait lors d'un atelier organisé par la Direction générale des Forêts portant sur l'alignement du plan d'action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD) sur la stratégie décennale de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). "Il y a une bonne coopération dans certaines wilayas comme Tlemcen et Chlef, mais il faudrait qu'on ait une action d'envergue nationale", a-t-il recommandé. "Nous avons les moyens et les ressources nécessaires pour le faire. Mais il faut travailler ensemble", a-t-il dit en appelant à "fédérer l'ensemble des capacités nationales pour lutter contre ce phénomène qui prend de l'ampleur. M. Ferroukhi a cité, dans ce sens, l'exemple du département de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui peut contribuer énormément au programme de lutte contre la désertification de part les compétences qu'il recèle et qui s'intéressent aux développement des énergies renouvelables et à l'évolution de la dégradation des terres. La lutte contre la désertification concerne l'ensemble de la société "C'est une question (la lutte contre la désertification) qui concerne l'ensemble de la société", insiste-il. L'UNCCD a arrêté une stratégie décennale (2008-2018) basée sur le renforcement de l'intégration en matière de lutte contre la désertification et une intervention plus forte des autre secteurs. "La coopération au niveau centrale existe, mais cela n'est pas suffisant", a jugé, de son côté, le directeur général de la DGF, M. Abdelmalek Titah. Selon ce responsable, d'après l'expérience menée durant près d'une décennie, il a été constaté qu'en dehors du principal concerné par ce phénomène d'un pays, le reste des intervenants (département ministériels, sociétés civile, mouvement associatif..) "n'étaient pas fortement impliqués". L'Algérie, à travers la généralisation de la Politique du Renouveau rural mène actuellement des actions intégrées qu'"il va falloir renforcer, à travers des appuis scientifiques, une concertation et une coordination au niveau local", suggère M. Titah. En 2008, l'UNCCD avait défini des objectifs opérationnels de lutte contre la désertification dont celui lié au plaidoyer et à la sensibilisation nationale et internationale, celui lié à l'intégration de la lutte contre ce phénomène dans les plans nationaux de développement, à l'aspect scientifique, au renforcement des capacités de tous les acteurs et à la mobilisation des ressources financières et les transferts de technologie. Cette convention a demandé aux pays membres de revoir leurs programmes d'actions et de les aligner sur ces objectifs. Cet alignement a pour objectif "de renforcer l'intégration et la concertation intersectorielle pour répondre aux attentes de la stratégie décennale en matière de gestion durable des terres", a indiqué M. Titah. Une réunion régionale africaine en septembre à Alger Cet atelier devrait terminer ses travaux par l'élaboration d'un document opérationnel portant sur les actions menées jusque-là par l'Algérie en matière de lutte contre la désertification et des recommandations à préconiser pour d'autres pays. Ces documents seront soumis à discussion lors de la réunion régionale africaine, prévue en septembre à Alger, préparatoire à la Conférence mondiale sur la lutte contre la désertification prévue en octobre prochain en Corée du Sud. En Algérie, la situation, selon des spécialistes, appelle à des actions urgentes. Il y a en effet environ 14 millions d'hectares de zones de montagnes au nord touchés par l'érosion hydrique, 32 millions d'ha en zones steppique directement affectés ou menacés par la désertification et 4,1 millions d'ha de forêts soumis aux menaces des effets des changements climatiques.