ALGER - Un spectacle chorégraphique signé Nacéra Belaza a été présenté samedi au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (MaMa) simultanément avec l'exposition "A6" qu'il abrite. Etablie en France, la chorégraphe a proposé une performance mobile composée de trois tableaux de danse contemporaine. Le public changeait de place, à chaque tableau, pour apprécier les mouvements, au cachet étonnant, voire énigmatique, des corps souples des danseurs. Le groupe composé de deux danseuses et quatre danseurs, tout de noir vêtus, évoluait une lumière tamisée, donnait l'impression de silhouettes progressant dans le vide. Leurs gestes auxquels s'associaient parfois des cris, de douleur ou peut être de joie, accompagnés d'une musique, tantôt classique tantôt moderne, dégageaient beaucoup d'émotions difficile à analyser. En effet, le spectacle était digne d'une visite d'une exposition de toiles. Seule différence, le visiteur avait face à lui des tableaux chorégraphiques, "exposés" dans les galeries du musée, et non de peinture. Dans un point de presse tenu à l'issue de la performance, Nacéra Belaza, en sueurs, a tenu à préciser que la danse contemporaine était "une danse à vocation artistique très forte, éloignée du divertissement". Quant au spectacle, conçu en partenariat avec le MaMa d'Alger et le Théâtre national algérien (Tna), elle a indiqué qu'il s'agissait d'un ensemble de formes exprimées par le corps devant les toiles exposées dans ce musée, qualifié de lieu permettant une mobilité très importante. "La danse n'est pas seulement un divertissement. A travers ce spectacle, nous avons voulu agencer le corps, les toiles et la musique pour exprimer les émotions que peut susciter cet agencement. Nous avons voulu, aussi, amener le public vers la danse contemporaine", a-t-elle expliqué. Pour elle, le corps humain peut servir d'outil de réflexion sur la société dans laquelle il évolue. Ainsi, la danse contemporaine dématérialise le corps et lui permet de se confondre avec tout ce qui l'entoure, a-t-elle soutenu. Une structure chorégraphique est semblable à "un objet ouvert à l'intérieur duquel on peut projeter son imaginaire", a ajouté la chorégraphe qui a déjà présenté au MaMa un spectacle de danse contemporaine sur des textes du défunt poète palestinien Mahmoud Darwich, à l'occasion d'une exposition-hommage qui s'est tenue en octobre 2009. Enfin, elle a annoncé son projet de création d'une compagnie algérienne de danse contemporaine à Alger.