ROME- La Commission européenne a proposé vendredi le renforcement de l'espace Schengen afin d'y garantir la liberté de circulation des personnes, selon un communiqué de la Commission reçu à Rome. La Commission propose l'instauration au niveau de l'UE, d'un "système d'évaluation et de suivi renforcé destiné à vérifier et à assurer l'application des règles de Schengen, ainsi qu'un mécanisme décisionnel européen plus structuré en cas de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure". Dans ce cadre, la Commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmström, a précisé que "ces propositions nous permettent de préserver l'avenir de Schengen", appelant à "instaurer une bonne gouvernance de Schengen, fondée sur des règles claires et transparentes afin de rendre le système plus efficace". "Nos propositions créeront un système décisionnel européen qui renforcera la confiance entre Etats membres et rendra l'espace Schengen mieux à même de faire face aux défis futurs et aux événements imprévus", a-t-elle souligné, ajoutant qu'"en renforçant sa dimension européenne, nous protégeons une des réalisations les plus précieuses de l'UE, la libre circulation de nos citoyens". Le système actuel, fondé sur un mécanisme intergouvernemental d'évaluation par des pairs, assorti de la possibilité d'adopter des décisions nationales unilatéralement en vue de la réintroduction exceptionnelle des contrôles aux frontières intérieures, s'est révélé inefficace lorsqu'il s'agit de renforcer la confiance mutuelle entre les membres de l'espace Schengen et de sauvegarder la liberté de circulation dans une zone sans contrôles frontaliers, selon la Commission. A cet égard, la Commission plaide pour une gestion renforcée de cet espace commun et un "soutien approprié aux Etats membres qui sont confrontés à des situations critiques". Les propositions de la Commission "visent à mettre en place une approche de la coopération Schengen plus efficace, à l'échelle de l'UE", a précisé le communiqué, ajoutant que "des défis particuliers pouvant mettre sous pression le fonctionnement général de l'espace Schengen doivent êtres relevés efficacement et de manière coordonnée". Ces propositions devraient être discutées par le parlement européen et le Conseil de l'Europe, avant leur entrée en vigueur. Ces propositions interviennent quelques mois après une crise entre Paris et Rome au sujet de la circulation dans l'espace Schengen de migrants tunisiens arrivés en Italie, à qui les autorités italiennes ont délivré des titres de séjour et que la France et d'autres pays membres ont refusé d'accueillir.