MOSCOU- Le ministre russe des Affaires étrangères, M. Serguei V. Lavrov a affirmé mardi à Moscou que la position de la Russie est similaire à celle de l'Algérie par rapport au dossier de la Syrie, qui va dans le sens du "dialogue" loin de tout "ultimatum" allant dans le sens des sanctions économiques. "La position de la Russie est similaire à celle de l'Algérie par rapport au dossier de la Syrie. Nous apprécions beaucoup le rôle de l'Algérie dans la Ligue arabe pour arriver à régler la crise syrienne sur la base du dialogue, sans le conditionner par un ultimatum allant dans le sens des sanctions économiques" , a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse organisée conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, à l'issue d'un entretien élargi aux deux délégations. Le ministre russe a, à cet effet, affiché le soutien de son pays à l'initiative arabe, loin de tout ultimatum, précisant que les consignes transmises par Moscou à Damas est de signer un protocole d'accueil d'observateurs le plus vite possible. "Nous soutenons l'initiative arabe mais qui ne doit pas être un ultimatum. Les consignes transmises à Damas confirment quotidiennement la position de la Russie de demander à la Syrie d'accueillir, au plus vite, des observateurs voire également des observateurs russes et d'autres pays", a-t-il expliqué. Interrogé sur sa réaction par rapport à l'appel du Ministre allemand des Affaires étrangères de "prendre des mesures décisives et des sanctions contre la Syrie", M. Lavrov a estimé que si les sanctions devaient mettre fin à la violence et à garantir la stabilité, la paix et la concorde dans la société syrienne, la Russie est alors partisane de ces sanctions". "Les sanctions ne donnent rien de positif nous ne sommes pas prêts à les accepter. Nous sommes plutôt pour des pas décisifs mais à travers la recherche des voies de la paix", a-t-il insisté, soulignant que les partenaires de son pays en Europe et aux Etats Unis" sont décidés par rapport à ces sanctions qui sont négatives", a-t-il dit, pour la population syrienne. "Nous sommes préoccupés pour le cas de la Syrie. Nous sommes d'accord (l'Algérie et la Russie) pour dire haut et fort aujourd'hui et ensemble que les Syriens doivent rester maîtres de leur destin et que la Ligue arabe poursuivra ses efforts pour l'arrêt de la violence et pour l'ouverture d'un débat national entre syriens", a déclaré pour sa part, M. Medelci. M. Medelci a souligné que la Ligue arabe se considère comme étant en charge de ce dossier et qu'elle espère contribuer au dénouement de la crise de ce pays, mais qu'"elle a été contrainte à un moment donné, a-t-il dit, de préparer des sanctions notamment économiques qui, pour la plupart, ne sont pas inscrites dans les faits et pourraient être gelées voire annulées de façon incontestable", à la faveur de cette signature de ce protocole proposé au gouvernement syrien. Cette signature fait depuis quelques semaines l'objet de tractations d'amélioration, a-t-il expliqué. Il a dans ce cadre, annoncé la tenue, la semaine prochaine, d'une nouvelle réunion du comité ministériel chargé de la Syrie qui sera suivie, par la suite, d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères arabes. "Nous exprimons le souhait que cette avancée essentielle à travers la mise en place d'une commission d'observateurs puisse permettre à la Ligue arabe d'apporter un accompagnement certain et déterminant à la résolution de la crise", a souligné M. Medelci. Il a toutefois, attiré l'attention de ne pas perdre de vue le fait que cette crise nécessitera beaucoup d'efforts, souhaitant, par la même occasion, de ne pas perdre également de vue les efforts qui pèsent d'abord sur les syriens eux-mêmes qu'il s'agisse du gouvernement ou de l'opposition.