NEW YORK - Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont plaidé mercredi pour une ''solution pacifique et négociée'', passant par la voie diplomatique, aux questions posées par le programme nucléaire de l'Iran. A l'issue d'un exposé présenté devant le Conseil de sécurité par le président du Comité établi en vertu de la résolution 1737, chargé de veiller à l'application de mesures prises à l'encontre de l'Iran, les intervenants ont, tour à tour, exhorté le gouvernement iranien à respecter ses obligations internationales en matière de non-prolifération nucléaire et à rétablir le dialogue avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur son programme nucléaire. Cependant, la majorité des intervenants ont insisté sur la nécessité, pour la communauté internationale et le Conseil de sécurité, de trouver une "solution pacifique et négociée", passant par la voie diplomatique, aux questions posées par le programme nucléaire de l'Iran, dont la nature pacifique est mise en doute par un certain nombre de pays. Hormis les délégations notamment des Etats-Unis, de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, d'autres membres du Conseil de sécurité ont jugé indispensables la restauration de la confiance et la relance de la coopération entre le gouvernement iranien et l'AIEA, tout en faisant observer que le rapport de cette agence, publié en novembre, avait renforcé les inquiétudes suscitées par le programme nucléaire iranien. Prenant la parole au nom de son pays, le russe Vitaly Churkin, qui est également le président du Conseil de sécurité durant le mois de décembre, a estimé que la résolution adoptée en novembre par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA était "un document d'un type nouveau qui jetait peut-être les bases d'un règlement du dossier iranien". M. Churkin a cependant mis en garde le Comité et les membres du Groupe d'experts "contre toute utilisation biaisée de certaines informations"'. "Les informations utilisées dans leur travail et ensuite transmises au Conseil de sécurité par l'AIEA, le Comité et les experts, doivent être fiables, vérifiées et ne pas alimenter les tensions", a insisté le représentant de la Russie. Pour sa part, la représentante du Nigéria a invité l'Iran à coopérer avec l'AIEA pour régler les questions en suspens, en permettant notamment l'accès à ses installations nucléaires, mais a souligné que la diplomatie doit prévaloir afin d'aboutir à une solution négociée. Défendant le droit inaliénable des Etats à accéder à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire, le représentant de l'Inde a aussi appelé au renforcement du dialogue entre l'AIEA et l'Iran et à une résolution diplomatique des questions qui restent en suspens concernant le programme nucléaire de l'Iran. "Il faut éviter la confrontation", a-t-il préconisé. Dans son intervention, le représentant de l'Afrique du Sud a estimé que la coopération entre l'Iran et l'AIEA était indispensable "pour aider l'Agence à faire la part des choses et décider quelle part de l'activité nucléaire du programme iranien pourrait avoir des implications éventuellement militaires". Il a aussi avancé que son pays était disposé à œuvrer en faveur de la collaboration afin de restaurer la confiance entre les parties. De son côté, la représentante du Brésil a recommandé que le Conseil de sécurité consente davantage d'efforts pour rétablir le dialogue, et a préconisé que la communauté internationale emprunte une démarche progressive visant à instaurer la confiance et à emprunter la voie de la diplomatie et du dialogue. Quant au représentant du Liban, il a soutenu que l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient doit être poursuivi dans un climat de confiance, tout en relevant qu'un seul pays, en l'occurrence Israël, n'a pas adhéré au TNP et ne soumettait pas ses installations nucléaires au régime d'inspection internationale de l'AIEA. Le représentant de la Chine a, quant à lui, estimé que l'imposition de sanctions ne pouvait constituer l'objectif ultime du Conseil de sécurité. "Seuls les négociations et le dialogue permettront d'arriver à une solution sur le dossier iranien", a-t-il affirmé, jugeant qu'une telle approche éviterait de plonger la région dans une plus grande instabilité.