TUNIS - Les prémices d'une transition démocratique commencent à se dessiner en Tunisie à travers la consécration de la stabilité politique, notamment après l'élection du nouveau président tunisien, Moncef Marzouki, selon les observateurs. Le nouveau chef de l'exécutif avait déclaré que son gouvernement "légitime, populaire, et fruit d'une Révolution et d'élections", est composé de 26 ministres, 6 ministres délégués auprès du chef du gouvernement et 16 secrétaires d'Etat. Le président tunisien, Moncef Marzouki, avait chargé Hamadi Jebali, secrétaire général du parti Ennahda, vainqueur des élections du 23 octobre dernier, de former le nouveau gouvernement. Le parti islamique Ennahda devrait s'accaparer de la majorité des portefeuilles ministériels, notamment les ministères de souveraineté à l'instar du ministère de l'Intérieur le ministère des Affaires étrangères et celui de la Justice. Cette formation, estiment encore les observateurs, devrait gagner la confiance de l'Assemblée constituante, eu égard à la prédominance de l'alliance partisane majoritaire, qui jouit de la majorité des sièges sous la conduite du parti Ennahda (89 sièges), suivi du parti du "Congrès pour la République" (29 sièges) et du parti Ettakattol (20 sièges). Le nouveau gouvernement tunisien aura de nombreux défis à relever sur les plans économique et social. Le gouvernement de Hamadi Jebali est confronté au problème du chômage et à ses répercussions négatives sur la stabilité, avec près de 700.000 chômeurs, outre le dossier sécuritaire. Ces questions ont été largement évoquées par le président tunisien, qui a mis l'accent dans un discours prononcé récemment sur la situation socio-économique "grave" que traverse le pays et les défis à relever, à travers la création de postes d'emplois, la préservation de la stabilité, outre l'accélération du processus de réformes structurelles, sans toutefois engager le pays dans l'endettement, et l'encouragement des investissements tout en préservant les droits de l'employeur et de l'employé. Il a, d'autre part, insisté sur la nécessité d'œuvrer au développement des régions intérieures du pays les plus démunies en raison de la baisse des investissements locaux et étrangers et des projets de développement en comparaison avec les villes côtières. Dans son analyse de la situation actuelle en Tunisie, le président tunisien a souligné que la mission "consiste à l'heure actuelle à jeter les bases d'une république civile et démocratique et d'une société pluraliste qui consacre les principes de liberté, de justice et d'égalité".