LONDRES - L'année qui s'achève a été celle du marasme économique en Grande-Bretagne, les principaux indicateurs sont restés constamment dans le rouge et les perspectives pour 2012 ne s'annoncent guère plus rassurantes. 2011 a été marquée par la poursuite programme d'austérité du gouvernement entamé en 2010, dont l'objectif est d'effacer une dette de 81 milliards de livres d'ici à 2015. Le plan d'austérité plombe l'économie locale et ses effets se font sentir de plus en plus, une année et demie après l'élection du gouvernement de Coalition. C'est que l'ampleur des réductions des dépenses publiques n'a pas été sans laisser de profondes traces dans l'économie : des milliers d'emplois supprimés dans différents secteurs d'activité depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement de la Coalition en mai 2010, une inflation galopante atteignant 4,8% du PIB, soit quasiment le double des prévisions annuelles de la Banque d'Angleterre et un niveau record de chômage, notamment parmi les jeunes. Le nombre de personnes sans emplois avait atteint 2,6 millions en septembre dernier, le plus haut niveau depuis 1994 alors que le taux de chômage se situe désormais à 8,3%. Et les perspectives ne sont guère rassurantes dans ce domaine : le gouvernement, sous la contrainte de son engagement à effacer le déficit budgétaire à travers un plan d'austérité, prévoit la suppression de 400.000 emplois dans le secteur public d'ici 2015. Conséquence du fort taux de chômage, la faible croissance des dépenses de consommation qui, combinée à une faible production industrielle, a conduit au ralentissement de l'économie. Il faut remonter à la crise de 2008 pour trouver des performances économiques aussi faibles, voire "atones", comme dans le secteur de la manufacture et des services considérés comme les locomotives de l'économie, au même titre que les exportations. Par ailleurs, les Institutions spécialisées, locales et internationales ont revu à la baisse une à une, leurs prévisions de croissance pour l'année 2011 prévoyant de "sombres" perspectives pour 2012. Les plus optimistes d'entre elles prévoient un taux de croissance de 1,1% de l'économie britannique en 2011. ''Mais le pire est devant nous", avertissent en écho les économistes toutes tendances confondues dans la mesure où, disent-ils, "la crise de la zone euro, dont dépend dans une large mesure l'économie du Royaume-Uni, est loin d'être résolue". Pis, le veto imposé par le Premier ministre David Cameron au nouveau traité de l'UE risque d'isoler le Royaume-Uni qui n'a pas d'autres alternatives que le marché commun, estiment les observateurs. Eu égard à l'impact de la crise des pays de la zone euro sur l'économie du Royaume Uni, un nombre croissant d'économistes mettent en garde contre "la période difficile" à laquelle fera face l'économie britannique à court terme. Selon eux, le Royaume-Uni enregistrera, dans le meilleur des cas, une croissance nulle au cours du premier trimestre 2012 et une contraction de 0,1 % au cours du second trimestre. "La crise de la dette souveraine affectera sérieusement les entreprises britanniques, nous pourrions revenir à la récession au cours des deux prochains trimestres ", s'accordent à dire les analystes. Récemment encore, d'influents hommes d'affaires ont appelé le gouvernement à rester au "cœur de l'Europe". Les résultats médiocres enregistrés sur fond de ralentissement général de l'économie mondiale et en pleine tempête des marchés financiers, apportent de nouveaux arguments à l'opposition qui appelle le gouvernement à revoir sa politique d'austérité. Beaucoup estiment que le gouvernement sera attaqué au cours des prochains débats sur sa politique économique, décriée par l'opposition et les milieux d'affaires.