BEJAIA - Un éleveur bovin, soutenu par une dizaine de ses pairs, a observé mercredi un "sit-in" devant le siège de la wilaya de Béjaïa avec une partie de son bétail, pour protester contre une décision administrative présumée, le sommant de quitter son exploitation sous huitaine, a-t-on constaté. Le bétail, acheminé par camion, a été parqué devant l'entrée principale de la wilaya avant d'être attaché aux pilons électriques environnants, provoquant la curiosité et l'hilarité des badauds, mais aussi des bouchons automobiles intenables sur l'ensemble du réseau routier riverain, d'autant que l'artère principale, l'Avenue de la Liberté, a été fermée à la circulation, à titre préventif, par la police. Le "sit-in" a duré près de trois heures avant que le service d'ordre n'intervienne et n'embarque les bêtes vers la fourrière, a-t-on également constaté. L'éleveur, exploitant d'une ferme agricole à Tazeboudjt, spécialisée dans l'élevage bovin et équin ainsi que dans l'oléiculture, entend, par son geste insolite, contester une mise en demeure, établie par la wilaya à son encontre lui ordonnant de libérer les lieux sous huitaine. Chose qu'il conteste, brandissant un document que lui a établi, il y a près de 20 ans, l'administration du Parc national de Gouraya (PNG), l'autorisant à en faire une exploitation. Ultérieurement, et pour des raisons inconnues, le PNG a annulé cette autorisation. Et l'affaire, portée devant les tribunaux, suit son cours. "Tant qu'une décision de justice n'est pas prononcée, aucune autorité n'est habilitée à prendre de mesures en l'espèce", a-t-il expliqué. Contactée par l'APS, la wilaya nie, pour sa part, avoir émis une quelconque décision de cette nature. "Le concerné est l'objet d'un contentieux avec les habitants d'un douar riverain, qui contestent sa présence dans la zone", affirme la cellule de communication de la wilaya. Cette région, située à la périphérie du PNG, de surcroît, dans une zone balnéaire, est revendiquée comme terres "arch" par les habitants des hameaux s'y trouvant. Depuis plusieurs mois, elle fait l'objet d'un morcellement ostensible, dont l'essentiel est destiné à recevoir des lotissements.