ANNABA - Capitale de l'acier, berceau de l'industrie agroalimentaire, et pôle touristique bordé par un littoral féerique au bout duquel se détache la baie de Chetaïbi, l'une des plus belles du monde, Annaba vit, à l'instar de toutes les wilayas du pays, une effervescence de tous les instants en matière de développement. Tous les secteurs sont concernés par les programmes mis en oeuvre pour élever le niveau de vie de la population et améliorer son quotidien. Et plus que tous les autres secteurs, celui de l'habitat, laissé durant de longues années "en jachère", a fait l'objet, en 2011, d'une promotion et d'un dynamisme " salutaires". Plus de 4.000 logements publics locatifs (LPL) y ont été distribués durant l'année, marquant le début d'une prise en charge "réelle et transparente de ce problème majeur"', selon les termes du wali, M.Mohamed El-Ghazi. L'année 2011 a également vu le lancement en réalisation d'au moins 30.000 logements, tous segments confondus. Il faut dire que l'attractivité croissante de Annaba, couplée à un double exode (des zones rurales vers les centres urbains et des wilayas vers Annaba), constituent des facteurs à l'origine d'une demande accrue en logements, difficile à contenir et à l'origine de divers autres problèmes. En dépit de l'importance des programmes d'habitat en cours, "l'explosion" de la demande associée aux critères réglementaires d'éligibilité au logement social, est une problématique qui a donné lieu, dans cette wilaya, à une réflexion très approfondie. Cette forte tension sur le logement à caractère social, qui résulte d'un cumul de facteurs sociologiques et socioéconomiques liés, notamment, à l'exode rural, à l'attractivité de certains territoires, à l'éclatement et à la recomposition de la cellule familiale, constitue, avec l'emploi, l'autre défi majeur que les responsables locaux s'emploient à relever à la faveur du programme quinquennal 2010-2014 qui prévoit, au profit de cette wilaya, plus de 50.000 logements, toutes formules confondues. Un programme jugé "ambitieux" par les services de la wilaya qui évoquent, à ce propos, un investissement public de l'ordre de 125 milliards de dinars. L'année 2011 a vu également d'autres secteurs sensibles, liés de manière directe à des demandes incompressibles, comme celles relatives à la scolarisation, à la santé publique, à l'alimentation en eau potable, à l'assainissement, aux services (transport, commerce, réseaux de communication), bénéficier d'une prise en charge dans le cadre des différents programmes d'équipement. Les opérations inscrites au titre du programme quinquennal 2010-2014, doté d'une enveloppe financière globale de 229 milliards de dinars, sont destinées à maintenir cet effort "tous azimuts" pour améliorer les conditions de vie des populations. Annaba, une wilaya pénalisée par des fléaux récurrents Cependant, mis à part le secteur de l'habitat, qui a fait l'objet d'une attention particulière durant toute l'année 2011, d'importants projets structurants dédiés à la croissance et au développement accusent des retards parfois importants en matière de réalisation et de lancement. Il s'agit, entre autres projets, du doublement de la voie de chemin de fer (Annaba-Ramdane Djamel- (Skikda), de l'aérogare de Annaba d'une capacité annuelle de 1,5 millions de passagers, du tronçon de l'Autoroute Est-Ouest de 26 km, de la voie touristique littorale sur 7 km (Annaba-Oued Begrat), de l'ouvrage d'art sur l'Oued Seybouse, des pénétrantes Est et Sud et du futur tramway. Cette situation est due, principalement, au "manque de suivi et à l'agitation sociale" qui a marqué l'année 2011, avait récemment expliqué le wali, promettant "une relance énergique" de tous ces projets et "une dynamisation de l'investissement avec la prise en charge du problème du foncier". L'agitation sociale vécue dans cette wilaya démontre que les dispositifs mis en place, tant pour la résorption du chômage que pour la satisfaction de la demande en logement, n'ont "pas donné totalement les effets escomptés", a reconnu le chef de l'exécutif local. "Le phénomène des tentatives d'émigration clandestine, les "revendications désordonnées, la multiplication des agressions et l'incivisme sont autant de fléaux récurrents qui continuent de pénaliser la région", avait également indiqué M. El-Ghazi qui appelle à "mieux se préparer et à se retrousser les manches" pour faire de 2012 l'année de la relance de l'investissement dans tous les secteurs d'activité et de l'achèvement de plusieurs projets attendus avec impatience, à l'exemple du centre anti-cancer et de la nouvelle aérogare.