BATNA - Les festivités célébrant l'avènement de yennayer ont donné lieu, à Batna, à plusieurs manifestations marquées par des exhibitions de fantasia et de troupes folkloriques, alors que les foyers chaouis perpétuaient les traditions séculaires fêtant le passage au nouvel an amazigh. Les localités d'Arris, d'Oued Taga, de N'gaous, d'El Madher, de Merouana et de Taxlent ont organisé des expositions sur le cérémonial traditionnel d'accueil du nouvel an amazigh, notamment par la présentation de plats traditionnels spécifiques à cet événement. Les associations Fantasia, El Kahina, "Aurès arts populaires",Youcefia et "Refaâ" ont participé à l'organisation de ces diverses manifestations dont la plus éclatante a été celle célébrant une fête de mariage traditionnelle organisée jeudi à la salle polyvalente de Taxlent par l'association locale "Markounda pour la culture et les arts". Le centre culturel de la ville d'Arris a accueilli de son côté , un récital poétique amazigh et des lectures de vieux contes populaires relatifs au nouvel an et à la défaite des armées du pharaon Ramsès III par le roi berbère Chachnak en l'an 950 avant notre ère, marquant le début du calendrier amazigh. La rencontre a également évoqué les traditions de la femme aurésienne, héritées depuis des temps immémoriaux pour célébrer yennayer par, notamment, la préparation du "cherchem" (grains de blé dur cuits dans de l'eau puis séchés et apprêtés avec du beurre et du miel) et des provisions d'herbes vertes pour frotter l'ouverture de l'outre en présage d'une année pleine de verdure. L'occasion a également donné lieu à des travaux de "grands ménage" dans les demeures chaouies et au renouvellement de la veille vaisselle, comme le veut la coutume. Les ménagères de la région s'attachent en cette occasion à servir à leur progéniture sept fruits différents et à les régaler de mets délicats en cette journée de tous les délices disponibles pour que l'année nouvelle soit pleine de "baraka". Pour Mohamed Merdaci, chercheur sur le patrimoine amazigh, la famille aurésienne n'a pas renoncé à ses traditions mêmes sous l'occupation française et a toujours renouvelé, à l'occasion de cet évènement lié au cycle agraire, son attachement à la vie et à l'espoir d'abondance et de fécondité.