ALGER - Les observateurs dépêchés par la Ligue arabe en Syrie doivent conclure jeudi un rapport déterminant pour la suite de leur mission, avant de le soumettre aux chefs de la diplomatie arabes pour en débattre samedi et dimanche au Caire. Dépêchés le 26 décembre dernier en Syrie, les 165 observateurs étaient chargés de s'enquérir de la situation notamment de l'arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers. "Nous sommes dans une étape charnière car le chef de la mission (le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi) va remettre son rapport", a annoncé jeudi Ahmed ben Helli, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. Il a poursuivi que la Ligue arabe allait "évaluer" la coopération du gouvernement syrien avec la mission d'observateurs, soulignant l'existence de "difficultés concernant leur accès aux zones chaudes". Qualifiant ce rapport de "décisif", il a indiqué que l'organisation panarabe déciderait en fonction si elle devait poursuivre sa mission. Le Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien se réunira samedi au Caire pour examiner le rapport des observateurs attendu ce 19 janvier. Dimanche, au Caire, les ministres des Affaires étrangères arabes devront débattre du sujet et présenter leurs recommandations. Parallèlement, l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, s'était dit samedi favorable à l'envoi de forces arabes en Syrie. Damas a immédiatement répliqué en rejetant catégoriquement tout déploiement de troupes sur son territoire affirmant que "le peuple syrien y fera face". La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a également affiché dans la plus grande fermeture, son opposition à toute sanction contre la Syrie ainsi qu'à l'éventuel envoi de troupes étrangères dans ce pays, en proie à une grave crise depuis mars 2011. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réaffirmé mercredi que son pays refusait toute sanction à l'encontre de Damas ainsi que toute implication militaire dans son territoire. "Nous ne soutiendrons aucune sanction" contre Damas, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. "Tout Etat qui souhaite une intervention militaire en Syrie ne recevra "aucun mandat du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il souligné. De leur côté, le président vénézuélien, Hugo Chavez et le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, ont souligné la nécessité de "défendre l'indépendance et la souveraineté de la Syrie devant le blocus et l'ingérence des pays colonisateurs dans leurs affaires internes". Début janvier, la Ligue arabe s'était prononcée pour l'envoi de nouveaux observateurs en renforts. Une décision suspendue après une attaque contre deux de ses observateurs, malgré l'engagement du ministère syrien des Affaires étrangères à protéger la mission et faciliter les déplacements de ses membres. Par ailleurs, plus de 140 organisations arabes de défense des droits de l'Homme et de la société civile ont adressé mercredi un courrier à la Ligue arabe réclamant le retrait de la mission des observateurs arabes en Syrie.