ALGER - Le groupe public de la Confection et de l'habillement (CH) a bénéficié d'une enveloppe financière de plus de 10 milliards de DA, en vue d'un ambitieux programme de développement lui permettant d'augmenter à 10% à moyen terme ses parts dans un marché fortement concurrentiel, a indiqué dimanche le PDG du groupe. Cette enveloppe financière dont 5,6 milliards DA seront destinés à la modernisation des équipements, 223 millions DA pour la formation des ouvriers et des cadres du secteur et 721 millions DA pour la réhabilitation des sites de production, s'inscrit dans le cadre de la relance du secteur, a résumé Ahmed Benayad, dans un entretien à l'APS. Soulignant l'importance de l'investissement dans les machines de production pour réussir ce plan , M. Benayad a fait savoir que des cadres du groupe avaient visité dernièrement la foire de Barcelone pour s'enquérir des nouvelles technologies dans le domaine de la manufacture. "On a une idée très précise sur l'investissement qu'on va réaliser parce qu'on a déjà investi dans le matériel", a fait remarquer le gestionnaire du seul groupe public d'habillement en Algérie. Dans ce cadre, CH a lancé, il y a quelques jours, un avis d'appel d'offre international pour acquérir des machines spécialisées notamment dans la bonneterie et dans la fabrication de vêtements professionnels (destinés surtout aux corps constitués) et de vêtements pour le grand public. Sur la formation, M. Benayad a estimé qu'elle serait la priorité du groupe avant même le lancement des investissements et l'acquisition des équipements. Selon lui, le personnel qualifié se raréfie progressivement du fait qu'il n'y a plus de formations et de formateurs dans ce domaine, l'institut de Boumerdès, qui formait des ingénieurs et des techniciens spécialisés dans la manufacture ayant fermé il y a une dizaine d'années. De l'avis de ce professionnel, la fermeture de cette école a pénalisé le développement de l'industrie de la manufacture. Pour y remédier, le groupe avait pris ses dispositions depuis deux ans en créant un centre de formation à Bejaia spécialisé dans les métiers de maîtrise, base de la filière confection et habillement, notamment le contrôle de qualité et la gestion de la production. Un autre centre a été créé à Saida pour former des mécaniciens et des régleurs spécialisés dans l'entretien des machines de production, a ajouté le PDG de ce groupe qui emploie 3.000 agents répartis sur 15 entreprises de production. M. Benayad a également fait état de la création prochaine d'une école spécialisée dans la formation d'ingénieurs et de techniciens supérieurs dans le domaine de la manufacture, selon les orientations du Conseil des participations de l'Etat (CPE). Le groupe, dont la quasi-totalité (90%) de la production est destinée pour les corps constitués, ambitionne de porter sa part de marché de 2% à 10% pour le grand public d'ici à 2015. Selon une étude de marché réalisée par le Centre national des technologies et du consulting (CNTC), les besoins du marché du prêt à porter et de la confection sont immenses, mais la capacité du groupe CH de concurrencer la gamme de produits déjà offerte est "insignifiante", estime M. Benayad. Il précise que le chiffre d'affaires de CH, estimé à 4 milliards de DA, est réalisé dans son intégralité avec les corps constitués et que l'objectif de l'entreprise est de se maintenir sur le marché du vêtement professionnel, et de créer d'autres parts de marché pour doubler son chiffre d'affaires à 8 milliards de DA. Pour ce responsable, le groupe pourrait faire appel à une assistance technique étrangère pour le transfert d'expertise et de savoir-faire, après avoir déjà sollicité une assistance technique turque en matière de création et d'organisation de la production. Selon ce gestionnaire, les experts turcs estiment que le secteur public algérien de la confection et de l'habillement est en mesure de produire des articles compétitifs et de qualité.