PARIS- L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu encore une fois vendredi à la baisse ses prévisions de demande pétrolière mondiale pour 2012, prévoyant une augmentation de cette demande de moins de 1%, suite à la détérioration de la conjoncture économique. C'est la sixième fois consécutive que l'AIE revoit à la baisse ses prévisions de demande mondiale sur cette énergie, la situant à 89,9 millions de barils par jour (mbj) pour cette année, rappelant que des stocks stratégiques peuvent toujours être débloqués en cas de tensions sur le marché. Dans son rapport mensuel, l'Agence estime, qu'en raison d'un " ralentissement économique mondial de plus en plus problématique", confirmé par les nouvelles prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI), la consommation du brut n'augmentera que de 0,8 mbj (ou 0,9) par rapport à 2011, soit 0,3 mbj de moins qu'attendu il y a un mois. L'organisme, qui est considéré comme le conseiller des pays de l'OCDE sur les questions d'énergie, impute cette baisse de la demande mondiale à un plafond pour les cours du brut, qui seraient "autrement obstinément élevés". Le baril de Brent se traitait vendredi non loin de 118 dollars, au plus haut depuis début août. Selon le rapport de l'AIE, l'offre pétrolière de l'Opep aurait atteint en janvier son "plus haut niveau depuis octobre 2008 à 30,9 millions de bpj", grâce entre autres à la hausse continue de la production libyenne et au maintien de pompages élevés en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. En décembre dernier, l'économiste en chef de l'AIE, Fatih Birol, avait prévenu que la hausse des prix du pétrole dont le baril de Brent de Mer du Nord avait atteint 110,2 dollars, pourrait étrangler la crise économique qui ébranle l'Europe. Analysant l'impact possible des troubles politiques dans des pays arabes sur les investissements pétroliers, il a estimé que le "scénario" des investissements différés, retenu par l'AIE, aura "inévitablement des conséquences négatives", car, prévoyait-il, les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord devraient représenter plus de 90% de la croissance de la production pétrolière mondiale d'ici 2035.