ALGER - Le groupe des pays arabes à l'ONU prévoit de présenter à l'Assemblée générale des Nations unies un nouveau projet de résolution pour "une solution politique et pacifique" à la crise en Syrie, où de nouvelles violences ont fait mardi au moins six morts. Dans leur projet, les Etats arabes condamnent toutes les parties impliquées dans les violences qui secouent la Syrie, et réitèrent leur appel à l'arrêt de l'effusion du sang dans le pays. Ils expriment également "leurs extrêmes préoccupations" face à la détérioration continue de la situation en Syrie, dénonçant "des violations des droits de l'homme et l'usage proportionné de la force de la part du régime syrien contre les habitants". Dans ce nouveau projet, le groupe arabe réaffirme aussi son "engagement et respect à la souveraineté, l'unité et la stabilité de la Syrie conformément aux principes de la charte des Nations unies", soulignant en outre "la nécessité de résoudre la crise par les voies politiques et pacifiques". Les Etats arabes appellent également les autorités syriennes à respecter les lois internationales et à appliquer les décisions du Conseil de l'ONU pour les droits de l'homme, les appelant aussi à une pleine coopération avec une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur les violations commises dans le pays. "Le gouvernement syrien doit assurer la protection des civils, libérer tous les protestataires détenus, et retirer l'armée des différentes villes et permettre la libre circulation des observateurs de la Ligue arabes et des journalistes pour s'enquérir de la situation véritable prévalant sur le terrain, et ce conformément au plan arabe de sortie de crise", selon le document. Sur le volet humanitaire, le nouveau projet de résolution arabe souligne "la grande nécessité de faire face à la situation actuelle dans les différentes villes syrienne", théâtre de violences qui ont provoqué une pénurie des produits alimentaires de large consommation. En dépit des appels incessants à l'arrêt de l'effusion du sang en Syrie, de nouvelles violences ont fait au moins six morts mardi dans la ville de Homs (centre), épicentre de la contestation du régime de Bachar El-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Attribuant les violences à des "groupes armés qui cherchent à déstabiliser le pays", les autorités syriennes ont réitéré lundi leur détermination à "rétablir la sécurité" dans le pays, et à "assurer la protection des citoyens", rejetant ainsi la demande de la Ligue arabe d'envoyer une mission de paix mixte avec l'ONU en Syrie. Au cours d'une réunion au Caire dimanche, la Ligue arabe a décidé de fournir un soutien politique et matériel à l'opposition syrienne et de demander au Conseil de sécurité la formation d'une force conjointe arabo-onusienne. "La Syrie refuse les décisions (de la Ligue arabe) qui constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures du pays et une atteinte à la souveraineté nationale", a indiqué un responsable syrien, cité par l'agence de presse Sana. La Russie, s'est opposée à la demande de la Ligue arabe d'envoi d'une force conjointe avec l'ONU en Syrie, et demandé à l'organisation panarabe de "fournir des clarifications" sur cette question. "Nous étudions cette initiative et nous souhaitons que la Ligue arabe nous fournisse des clarifications sur certains points", avait déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ce dernier avait souligné que l'envoi d'une force conjointe de maintien de la paix en Syrie "nécessite l'aval de la partie qui l'accueillera", en allusion au régime syrien. La Russie a appelé aussi les observateurs arabes à poursuivre leur mission dans ce pays, insistant d'autre part sur le dialogue "sans condition préalable" entre les parties syriennes pour pouvoir parvenir à une solution pacifique. Pour des raisons sécuritaires, la Ligue arabe avait décidé fin janvier de suspendre sa mission d'observation entamée en décembre. Vendredi dernier, la Russie a accusé les Etats occidentaux d'être "complices dans l'attisement de la crise" en Syrie, et d'"inciter les opposants syriens à des actions intransigeantes", tenant l'opposition syrienne pour responsable de la poursuite des violences dans le pays .