La Tension monte entre le Soudan et le Soudan du Sud après une nouvelle vague d'affrontements armés dans une région pétrolière contestée à la frontière entre les deux voisins, suscitant une vive inquiétude de la communauté internationale. Depuis lundi, les affrontements dans plusieurs localités le long de la frontière entre les deux armées ont atteint un niveau sans précédent depuis plusieurs mois, les combats se poursuivant dans des zones pétrolifères. Le président sud-soudanais, Salva Kiir, avait accusé lundi le Soudan d'avoir attaqué son pays en bombardant des positions et en menant des attaques au sol dans l'Etat d'Unité. Il avait affirmé que les forces sud-soudanaises avaient contre-attaqué et traversé la frontière pour s'emparer de l'important champ pétrolier d'Heglig, la région pétrolière la plus importante du Soudan. Mais le commandant de cette région a réfuté mercredi les revendications de l'armée du Soudan du Sud concernant le contrôle de cette région, affirmant que la zone était "complètement sécurisée" par les forces soudanaises.Cette escalade de violences intervient alors que le 13 mars dernier, le Soudan et le Soudan du Sud avait signé un accord cadre à Addis Abeba (Ethiopie) au sujet de la délimitation de leur frontière, de l'ajustement des conditions des citoyens des deux pays et de l'organisation d'un sommet au niveau présidentiel. Les deux pays ont pourtant échoué à délimiter leur frontière commune et sont en désaccord au sujet de nombreuses régions frontalières dont Jao, qui a connu des affrontements armés le 26 février, et la région d'Abyei. Le président Omar el-Béchir qui devait visiter le Soudan du Sud pour un sommet début avril a annulé son déplacement. Le sommet prévu entre les présidents soudanais et soudanais du Sud laissait espérer une avancée dans la résolution des sujets de tensions entre les deux voisins, depuis l'indépendance du Soudan du Sud, proclamée en juillet 2011. Dans ce climat, l'Union africaine (UA), a lancé mercredi un appel aux deux pays à "retirer leurs troupes à 10 kilomètres à l'intérieur de leur frontière afin de désamorcer les tensions". Le président de la commission de l'UA, Jean Ping, a dans ce sens, lancé un appel urgent aux deux Etats à "scrupuleusement respecter le protocole d'accord de non-agression et de coopération signé le 10 février 2012 et souligne qu'il est impératif de désamorcer la situation, notamment en retirant leurs forces à 10 km de la frontière". Particulièrement alarmés par la poursuite des affrontements, les Etats-Unis ont mis en garde contre une détérioration de la situation qui pourrait finir par "échapper à tout contrôle". Se disant bouleversée par ces violences transfrontalières, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a "porté le poids de la responsabilité" au gouvernent de Khartoum. La France, elle aussi s'est dit "très préoccupée", a appelé "instamment à la cessation immédiate des affrontements".Par la voix de son chef de la diplomatie John Baird, le Canada a, pour sa part, déploré les attaques transfrontalières perpétrées tant par le Soudan que le Soudan du Sud, estimant que "ces attaques risquent de raviver les affrontements militaires directs et de retarder l'instauration d'une paix véritable". De son côté, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), a exprimé son inquiétude concernant la sécurité de 16.000 réfugiés ayant fui le sud Kordofan et se trouvant dans les camps de Yida, non loin des combats.