L'accusé Achour Abderrahmane a signé, à partir du Maroc, 251 chèques aux montants faramineux en un temps record, a révélé lundi l'accusé Ainouche Rabah, associé du principal mis en cause dans l'affaire de détournement de plus de 21 milliards DA au préjudice de la Banque nationale d'Algérie (BNA). Auditionné par le président du tribunal criminel Mohamed Reggad, l'inculpé a indiqué que "251 chèques aux montants faramineux ont été émis pendant la période allant de février à septembre 2005 dans le cadre de transactions conclues par les sociétés Maamouna et Natassim propriétés de Achour Abderrahmane". Ces transferts de 251 chèques "étaient inhabituels, car les chèques ont été émis en l'espace de 18 jours et l'on atteignait parfois 27 chèques par jour", a-t-il ajouté. Il a également été indiqué que l'accusé Achour Abderrahmane se trouvait au Maroc pendant la période de l'émission de ces chèques, sachant qu'il a quitté le pays le 5 février 2005. Achour Abderrahmane disposait "d'agents à l'extérieur et à l'intérieur chargés de lui transférer les chèques pour qu'il puisse les signer", a précisé Ainouche Rabah ajoutant que Achour Abderrahmane "gérait de loin comme de près ses sociétés et les comptes bancaires et n'avait pas besoin de spécifier le nom ou le lieu du signataire du chèque". Cette audition a confirmé la complicité des employés de la BNA, accusés dans cette affaire. "20 milliards DA ont été retirés de la banque en l'espace d'un mois et l'on n'a pas besoin d'une lettre anonyme pour savoir qu'il y avait un dysfonctionnement dans les transactions bancaires", a ajouté Ainouche Rabah. La séance du soir sera consacrée à l'audition de Achour Abderrahmane. Achour Abderrahmane, condamné à 18 ans de prison dans un premier jugement, et les autres accusés dans l'affaire, dont la plupart sont des cadres et des fonctionnaires des agences de la BNA, ont été accusés d'"association de malfaiteurs et de détournement de deniers publics". Ils ont été également accusés d'escroquerie, émission de chèques sans provisions, falsification d'écritures bancaires et négligence flagrante conduisant à la dilapidation de deniers publics". Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2005 lorsqu'une lettre anonyme est parvenue à la direction de la banque nationale sur "la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par l'accusé Achour Abderrahmane sans que ces chèques ne soient soumis à une vérification comptable".