Des organisations des droits de l'homme ont dénoncé lundi la "complicité" de la France dans l'échec de l'opération "Bienvenue en Palestine" devant impliquer 1500 militants, dont 500 à 600 Français, décidés à rejoindre Beit Lehm, dans les Territoires palestiniens, pour inaugurer une école internationale. La Ligue française des droits de l'homme s'est dite inquiète qu'une nouvelle fois le gouvernement israélien vienne interdire l'entrée aux personnes qui soutiennent pacifiquement les Palestiniens dans leur lutte légitime. "Ainsi faisant, déjà soumise à des conditions drastiques et arbitraires, l'entrée dans les territoires occupés devient, en violation flagrante du droit international, presque impossible à celles et ceux qui manifestent leur refus de la politique israélienne", s'insurge-t-elle dans un communiqué, fustigeant le "silence habituel" de la France face à cette situation. "Alors qu'il lui appartenait de rappeler les autorités israéliennes à leurs obligations, le gouvernement français s'est contenté de son silence habituel", a dénoncé la LDH, se demandant si pour s'opposer à cette "complicité, faudra-t-il en venir à demander des mesures de rétorsion destinées à empêcher tel ou tel porteur de la nationalité israélienne l'entrée en France sans visa ?". A cet effet, elle demande "expressément" au gouvernement français de faire rétablir les conditions normales du droit international de circulation qui permettraient à ses ressortissants d'entrer dans les territoires occupés. La compagnie aérienne Air France avait annulé samedi les billets d'activistes pro-palestiniens qui devaient se rendre, dimanche, en Israël depuis l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle et de Nice afin de participer à l'opération "Bienvenue en Palestine". Les autorités israéliennes ont annoncé qu'elles s'opposeraient à cette opération en bloquant leur passage, et cherchent à empêcher leur embarquement en fournissant aux compagnies aériennes des listes de passagers. Les organisateurs de l'opération "Bienvenue en Palestine" ont dénoncé, de leur côté, "le racisme d'Israël et d'Air France", après qu'une jeune femme se soit vue, selon eux, obligée de descendre d'un avion à destination de Tel Aviv, parce qu'elle n'était ni israélienne, ni juive. Lors de la première opération "Bienvenue en Palestine" en 2010, une centaine de militants avaient réussi à gagner la Cisjordanie. Mais l'été dernier, Israël a pris des mesures drastiques pour empêcher l'opération, parvenant à dissuader les compagnies aériennes d'embarquer les militants au départ. Des dizaines de militants avaient réussi à arriver en Israël mais avaient été détenus avant d'être expulsés.