Le taux de prévalence national des infections nosocomiales varie entre 12 et 15 %, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. "Les différentes enquêtes réalisées au niveau de nos structures de santé sur les infections nosocomiales donnent un taux de prévalence national qui varie entre 12 et 15 %", a déclaré M. Ould Abbès à l'occasion de la 5ème journée nationale d'hygiène hospitalière et de lutte contre les infections associées aux soins, organisée par l'établissement public hospitalier de Bologhine (Ibn Ziri). Les infections des sites opératoires arrivent en tête, suivies respectivement par les infections pulmonaires et les infections urinaires. Le ministre de la Santé a précisé que plus de 5 % des bactéries circulant en milieu hospitalier sont multirésistantes, ce qui complique davantage, a-t-il dit, l'approche thérapeutique, ajoutant que cette résistance est aggravée par la prescription pas toujours indiquée et la consommation d'antibiotique. M. Ould Abbès a expliqué, dans ce cadre, que le programme national de lutte contre les infections nosocomiales, qui constitue "une priorité" pour son département, s'articule autour de certains objectifs opérationnels. Il s'agit de la mise en place de méthodes de surveillance des infections nosocomiales et la collecte de données mais aussi de la mise en place d'indicateurs à même d'évaluer l'efficacité des mesures de prévention et de contrôle des infections nosocomiales à l'échelle locale et nationale. Parmi les objectifs figurent également la généralisation des bonnes pratiques en hygiène hospitalière et la formation du personnel de santé en hygiène hospitalière. Ce programme s'est traduit en 2011 par la dotation des structures de santé en matériels adaptés de stérilisation et d'élimination des déchets à risques infectieux : 3.000 autoclaves de paillasse pour la stérilisation du matériel médical, 6.000 destructeurs d'aiguilles et des supports de sacs de déchets, de collecteurs d'aiguilles et des kits de prévention des accidents d'exposition au sang. En matière de formation, M. Ould Abbès a fait savoir que 180 praticiens ont été formés en hygiène hospitalière, ce qui a permis, a-t-il affirmé, d'évaluer et de surveiller le respect des règles d'hygiène en milieu hospitalier. S'agissant de l'arsenal juridique en la matière, le ministre de la Santé a noté que deux projets de textes réglementaires sont en cours d'élaboration en plus de ceux déjà existants. Il s'agit du projet d'arrêté interministériel portant sur les méthodes d'élimination des déches anatomiques et du projet relatif à la désinfection et stérilisation des équipements médicaux. Cette 5ème journée a été marquée par la présentation de plusieurs communications qui ont mis en exergue l'importance de la formation spécifique en stérilisation dans les milieux hospitaliers algériens. La stérilisation occupe une place prépondérante dans la lutte contre le infections nosocomiales, mais pour ce faire, elle nécessite un personnel qualifié, une structure organisée et des moyens matériels importants et adéquats, ont estimé les intervenants. Ils ont ajouté qu'une stérilisation de qualité "reste un défi à relever" pour tout établissement de soins qui s'est inscrit dans une démarche qualité pour les soins de santé. Pour cela il est nécessaire, ont-ils préconisé, de désigner un responsable de la stérilisation, d'investir dans la formation spécifique du personnel affecté à cette activité et de mettre en place des moyens matériels conséquents. Les intervenants ont, par ailleurs, mis en évidence l'importance de la sécurité des procédures de désinfection qui est, selon eux, "difficile" à garantir dans les hôpitaux en raison du "manque de référentiels normatifs et de la multiplicité des personnes impliquées". Ils ont relevé, à cet égard, que la stérilisation en milieu hospitalier est un élément qui permet aux malades de recevoir des soins de qualité avec du matériel médico-chirurgical exempt de tout micro-organisme.