Le modèle de développement industriel adopté durant la période 1966-1986 s'inscrivait "dans un contexte historique de libération nationale", a affirmé lundi le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, ajoutant qu'il s'agissait "d'un passage obligé" compte tenu de ce contexte. Ce modèle de développement impliquait également "une forte mobilisation, entre les mains de l'Etat, de toutes les ressources disponibles de la Nation dans l'ensemble des secteurs", indique M. Benmeradi dans un entretien accordé à l'APS à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance. Au lendemain de l'indépendance du pays, "il n'existait pas de véritable industrie, à l'exception de quelques usines vétustes, ou à caractère artisanal", tandis que le secteur industriel privé était à "l'état embryonnaire", rappelle le ministre. Pour M. Benmeradi, la première phase de développement industriel (1966-1986) qui coïncide avec les différents plans de développement ponctuée aussi par deux chocs pétroliers en 1974 et 1986, était "un passage obligé compte tenu du contexte de l'époque". Ainsi, une bonne partie de ce qui reste actuellement comme potentiel industriel a été réalisée durant cette première période de développement et a permis en effet "d'atténuer les effets de crise durant les deux phases suivantes", souligne le ministre, ajoutant que la politique industrielle de cette époque répondait à des objectifs précis notamment en matière d'indépendance, d'emploi, de satisfaction des besoins du marché local. Il a, en outre, tenu à souligner que toute évaluation d'une politique industrielle "ne peut se faire que par rapport à ses objectifs et en prenant en compte le contexte dans lequel elle fut menée particulièrement en matière de ressources humaines et de maîtrise technologique". En effet, l'industrie nationale a pu bénéficier dès le début des années 1980 d'un environnement économique où les effets de taille et de maîtrise technologique étaient en voie d'être surmontés, en dépit des insuffisances constatées durant cette première phase de développement. Evoquant la deuxième période de récession du secteur industriel en particulier et de l'économie national d'une manière générale, le ministre a précisé que la crise intervenue au lendemain du choc pétrolier de 1986, qui a touché de plein fouet l'industrie nationale, avait montré "les limites de la politique de restructuration" adoptée au début de années 1980. Suite au choc pétrolier de 1986, il a été enregistré une régression dans les investissements et l'entrée dans une phase de récession, alors que les réformes lancées en 1988 ont porté sur les modes de gestion et la réorganisation des entreprises par leur passage à l'autonomie en 1989, donnant lieu de ce fait à la création des sociétés par actions, note le ministre. Par ailleurs, un développement soutenu du secteur industriel national nécessite, selon le ministre, un certain nombre de conditions liées, entre autres à l'assainissement du marché des pratiques déloyales, le développement du marché financier, la disponibilité d'une main d'£uvre qualifiée et en quantité suffisante.