Le 9e congrès du mouvement tunisien Ennahda, d'obédience islamique, a reconduit Rached Ghannouchi à la tête du mouvement avec 73 % des voix. Le mouvement Ennahda qui dirige la coalition tripartite au pouvoir en Tunisie affirmé sa détermination à œuvrer en vue de diffuser la culture de la modération et son attachement à la politique de coalition avec d'autres partis. Selon les congressistes, Rached Ghannouchi qui dirige le parti depuis 1991 et qui a vécu plusieurs années en exil, a fait "l'unanimité" des militants qui le considèrent l'homme de "l'entente" entre les modérés et les radicaux au sein du parti. A l'issue des travaux de ce 9e congrès de cinq jours, les congressistes au nombre de 1103 ont adopté la résolution politique en vertu de laquelle le mouvement Ennahda adopte la politique "de la modération et du rejet de l'extrémisme et de la violence" tout en réaffirmant sa position de ne pas inscrire la loi islamique (Charia) comme source de législation dans la prochaine constitution. Le Mouvement Ennahda avait formé, après sa victoire aux élections de l'Assemblée constituante en octobre dernier, une Coalition gouvernementale avec le parti du Congrès pour la République (CPR) et le parti Ettakatol (Forum démocratique pour le travail et les libertés) en vertu de laquelle Mustapha Ben Djaafar (parti Ettakatol) a été élu président de la Constituante et Hamadi Jebali (Secrétaire général du mouvement Annabi) Chef du Gouvernement. Les congressistes ont souligné l'impérative consolidation des bases de la philosophie de la coalition avec d'autres partis politiques notamment les démocrates et les laïcs en vue de préserver la "popularité" du mouvement Ennahda traduite par les résultats des élections de l'Assemblée constituante. Concernant la position du mouvement Ennahda vis-à-vis du futur régime politique, le président du congrès, Abdellatif Mekki a indiqué que les participants ont voté à une majorité écrasante en faveur de l'adoption du régime parlementaire, sachant que tous les groupes parlementaires avaient affiché une position soutenant le régime semi-présidentiel.