Deux cent personnes ont été tuées depuis janvier 2012 au Kenya dans des affrontements à caractère ethnique, a estimé vendredi le secrétaire général de la Croix-Rouge kényane Abbas Gullet. "Nous avons enregistré 200 morts depuis janvier dans ce qui a été qualifié de formes de violences ethniques et ou ethno-politiques", a déclaré M.Gullet. "Nous avons eu des schémas de violence similaires auparavant. Nous avons 20 ans de violences pré-électorales dans notre pays et nous devons tirer les leçons de l'Histoire", a-t-il ajouté. Le Kenya doit élire en mars 2013 son nouveau président de la République, qui succèdera à Mwai Kibaki. La réélection contestée de ce dernier fin 2007 avait débouché sur plusieurs semaines de violences ayant fait plus de 1.000 morts et des centaines de milliers de déplacés à travers le pays. Dans la nuit de lundi à mardi, au moins 52 membres de la communauté Orma ont été tuées à la machette ou brûlées vives dans le district rural de Tana River, dans le sud-ouest du Kenya, au cours d'une attaque menée par la communauté rivale Pokomo contre plusieurs hameaux. L'origine de cette attaque était peu claire, mais les deux communautés se sont déjà violemment affrontées dans le passé sur des questions d'accès à la terre et aux points d'eau. La police accuse la communauté Pokomo d'en être à l'origine, mais un député local a affirmé que l'agression était un acte de représailles après une série de violences débutées dix jours plus tôt.