Le 2e sommet de haut niveau du dialogue 5+5, entre pays du pourtour méditerranéen doit poursuivre, samedi à La Valette (Malte), ses travaux axés sur la sécurité et la coopération économique. Les travaux de ce sommet ont débuté vendredi à La Valette en présence des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue des pays de la Méditerranée occidentale 5+5, dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, désigné par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour diriger la délégation algérienne au sommet 5+5. Les pays membres du dialogue 5+5 "se sont engagés à mobiliser toutes les énergies pour lutter contre le terrorisme", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l'issue de la première séance de travail du sommet 5+5, réunissant les pays du Maghreb arabe (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie) et cinq pays de l'Union européenne (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte). Concernant la situation au Mali, il a indiqué que les Etats membres du dialogue 5+5 ont exprimé leur volonté d'aider le gouvernement malien jusqu'à ce qu'il puisse arriver à sécuriser son territoire et son unité du Mali. Sur cette question, le chef de la diplomatie algérienne avait indiqué, à l'ouverture des travaux, qu'il sera aussi question du soutien aux pays de la région notamment ceux du Sahel, insistant sur le fait que l'aide au Mali "doit être politique" et que l'Algérie ne ménagera aucun effort pour "mobiliser toutes les énergies pour la paix" dans la région. Le groupe 5+5 a, en outre, décidé de renforcer le dossier relatif à la sécurité alimentaire, de consolider la coopération en matière de transport, d'environnement et de la formation dans tous les domaines. M. Medelci a qualifié de sereines et de franches les discussions entre les membres des pays du dialogue 5+5. Il a indiqué, par ailleurs, que l'Algérie va plaider, lors de ce sommet, en faveur de la mise en place de dispositions permettant de faciliter les déplacements des personnes dans la région euro-méditerranéenne où subsistent encore des obstacles. "Nous allons saisir l'opportunité de ce sommet pour évoquer cette question et appeler les pays (du nord de la Méditerranée) à prendre les dispositions nécessaires pour faciliter ces déplacements en prenant en considération la dignité et le respect des gens", a-t-il ajouté. De son côté, le Premier ministre maltais, Lawrence Gonzi, a indiqué que l'objectif principal du dialogue 5+5 est de créer les bases pour une coopération forte dans divers domaines, notamment sécuritaire et économique". Il a souligné, par ailleurs, la nécessité de répondre aux défis économiques des pays de la rive sud de la Méditerranée, notamment ceux touchés par le "printemps arabe" de façon à permettre un "succès de la transition". Le président du Conseil des ministres italiens, Mario Monti, a indiqué, quant à lui, que les pays du dialogue 5+5 sont déterminés à renforcer leur coopération dans tous les domaines. "Nous devons améliorer le processus et promouvoir un dialogue politique pour pouvoir ouvrir la porte aux acteurs importants de la société civile et transformer la région méditerranéenne en un lieu de justice de démocratie et de développement économique et social", a-t-il ajouté. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a estimé, pour sa part, que la rencontre de Malte offre l'opportunité pour les pays du pourtour méditerranéen de relancer le dialogue politique et de discuter en profondeur de la question de l'immigration illégale. "L'objectif principal de ce sommet est aussi de contrecarrer le phénomène négatif de la migration illégale", a-t-il précisé, soulignant la nécessité d'une coopération "équitable et équilibrée" entre les pays du dialogue 5+5. Le président tunisien, Moncef Merzouki, a considéré, pour sa part, que "c'est maintenant l'heure d'établir un chemin démocratique commun pour la stabilité et la paix", dans la région, appelant, à cette occasion, au respect du caractère spécifique et des valeurs sacrées de chaque pays. Le président français, François Hollande, a évoqué, lors d'une conférence de presse, "deux défis" dans les relations entre les deux rives de la Méditerranée : "accompagner la transition démocratique" et "le développement économique" de la rive sud. "Le premier défi est d'accompagner le processus politique, la transition démocratique et le respect des droits des peuples" en faisant "en sorte que la dignité des personnes soit partout respectée", a-t-il dit. "Et puis il y a un défi économique qui est celui du développement de la rive sud de la Méditerranée, avec aussi la croissance qui doit être stimulée au nord de la Méditerranée. Les deux vont de pair", a-t-il ajouté. Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à instaurer une coopération plus étroite entre les pays du Maghreb arabe et cinq pays de l'Union européenne par le dialogue politique et en encourageant une meilleure gestion des ressources dans le but de renforcer l'indépendance régionale et le développement.