Le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi se trouve actuellement dans la région pour tenter de trouver une issue au conflit en Syrie, alors que la tension ne cesse de croître entre Ankara et Damas. Arrivé mercredi soir en Arabie saoudite, première étape de son deuxième périple régional depuis sa nomination, M. Brahimi, abordera l'ensemble des aspects du dossier syrien avec les responsables saoudiens", selon son porte-parole, Ahmed Fawzi. Chargé par la Ligue arabe et l'ONU d'aider à trouver une issue au conflit qui secoue la Syrie depuis plus de 19 mois, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, s'était déjà rendu au Proche-Orient à la mi-septembre, notamment à Damas où il avait rencontré le président Bachar al-Assad. L'émissaire international se rendra "probablement au Caire" ultérieurement, a indiqué son porte-parole sans autre précision. D'après l'ONU, le médiateur pour la Syrie "va aller dans plusieurs pays et essayera de se rendre à Damas et d'y rencontrer le président (Bachar al-Assad". Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait évoqué récemment la possibilité d'un déplacement de M. Brahimi dans la capitale syrienne la semaine prochaine si les consultations préalables dans la région sont "productives". M. Brahimi a été nommé par les Nations unies et la Ligue arabe pour remplacer l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, qui avait démissionné de son poste d'émissaire international pour la Syrie, en raison de l'échec de son plan de paix pour mettre fin à la crise en Syrie. Le nouveau déplacement de Lakhdar Brahimi dans la région intervient sur fond de tension croissante entre la Turquie et la Syrie dont les relations se sont détériorées depuis le déclenchement de la crise syrienne en mars 2011. Mercredi soir, l'aviation turque a contraint un avion de ligne syrien, en provenance de Moscou, soupçonné de transporter des armes, à atterrir à Ankara pour y être fouillé. "Il y a une cargaison illégale à bord de l'avion qui aurait dû être signalée" en conformité avec la réglementation de l'aviation civile, avait dit le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, cité par l'agence de presse Anatolie. "Il y a des éléments à bord qu'on peut qualifier de douteux", a poursuivi le ministre sans donner de détails. Mais, une source russe dans les services d'exportation d'armes a affirmé jeudi à l'agence de presse Interfax que l'avion ne contenait "ni armes ni composants pour des armements". Pour sa part, la Syrie a accusé jeudi la Turquie de "comportement hostile" après l'interception par Ankara de l'appareil qui faisait la liaison Moscou-Damas, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Damas a aussi réclamé à Ankara la restitution "intégrale" des marchandises confisquées dans l'avion intercepté. "Le gouvernement syrien réclame aux autorités turques la restitution intégrale et intacte du contenu de l'avion, sachant que ces autorités ont inspecté l'avion, maltraité son équipage et gardé en captivité les passagers de longues heures", a affirmé un autre communiqué du ministère syrien des Affaires étrangères. L'interception par Ankara de l'avion syrien vient s'ajouter à une série d'incidents militaires survenus à la frontière entre les deux pays voisins. Dans ce contexte, le chef de l'armée turque a menacé mercredi la Syrie d'une "réponse encore plus puissante" si elle continue ses tirs vers le territoire turc. Depuis la mort le 3 octobre de cinq civils turcs dans le village d'Akçakale (sud-est de la Turquie) par des tirs syriens, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc.