La réunion de Bamako constitue "une grande évolution qualitative" de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise au Mali, dans ses volets institutionnel et sécuritaire, a affirmé vendredi le commissaire de l'Union Africaine (UA) à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra. M. Lamamra a indiqué, dans une déclaration à la presse en marge de la réunion d'appui et de soutien consacrée à la situation au Mali, que "l'engagement de la communauté internationale à aider le gouvernement malien dans l'élaboration d'une feuille de route pour la sortie de crise est un événement à grande signification", d'autant que le concept stratégique qui découlera de cette réunion "sera la base de décisions ultérieures devant être prises par le Conseil de la paix et de la sécurité de l'UA et soumises ensuite au Conseil de sécurité de l'ONU". Ce concept stratégique repose en premier lieu sur l'organisation de la phase de transition, jusqu'à l'organisation de l'élection présidentielle au Mali, à travers des institutions de transition ouvertes à tous les acteurs politiques, a-t-il précisé. Le deuxième volet repose sur "la relance et l'organisation de négociations avec les groupes armés de l'opposition malienne à l'exception des groupes terroristes au nord", tandis que le troisième volet concerne "la mise en place de mécanismes sécuritaires et militaires, à commencer par la relance et du renforcement des forces armées et sécuritaires maliennes", a souligné M. Lamamra. Ce concept "est à même d'organiser les contributions des états amis et voisins du Mali, selon les besoins exprimés par le gouvernement malien en toute transparence et dans le cadre de la légalité internationale", a-t-il expliqué. Le quatrième volet est relatif à l'examen "des causes des tensions qui sévissent dans la région du Sahel et du Sahara dont les causes économiques et environnementales, outre le crime organisé, le trafic de drogue et le terrorisme qui constituent une menace pour la sécurité et la stabilité dans la région. La mobilisation de la communauté internationale pour aider le Mali à sortir de la crise doit être "la base d'une plus large action qui profite également aux autres pays voisins dans cette région sensible", a-t-il estimé.