A quelques jours de l'Aïd el Adha de nombreux foyers de Skikda optent pour la "Nefka" qui consiste à sacrifier, en commun, un bovin destiné à être partagé en parts égales. La "Nefka" est considérée comme une solution face à la hausse vertigineuse des prix des ovins à l'approche de l'Aïd, un mouton atteignant 35.000 dinars et plus, une vache coûtant entre 110.000 et 120.000 dinars, sept personnes peuvent donc s'associer pour ne pas débourser plus de 25.000 dinars chacun. M. Zoheir H., 45 ans, un habitant de Skikda, assure à l'APS qu'ils sont six voisins à cotiser chaque année pour sacrifier ensemble une vache, ajoutant que cette solution permet d'obtenir plus de viande qu'en sacrifiant un mouton. Mme Imane, 46 ans, considère, de son côté, que la Nefka d'une vache "est bien plus avantageuse que le sacrifice individuel d'un mouton", d'autant, dit-elle, que ses deux filles, Lina et Malak, "n'aiment pas la viande d'agneau". Elle affirme que son mari et elle-même ont abandonné l'achat du mouton depuis que la Nefka du bovin s'est répandue à Skikda, surtout cette année. "A 70.000 dinars un bon bélier, on en est arrivé à une sorte de folie", renchérit, pour sa part, Brahim, 57 ans, approché par l'APS dans un marché du centre-ville de Skikda. Après avoir acheté un mouton à 45.000 dinars, il promet qu'il ne manquera pas, l'année prochaine, d'opter pour une Nefka avec ses frères. Rencontré dans le même marché, Mohamed, 60 ans, père de cinq enfants, a une préférence pour le mouton, mais cette année, la cherté des prix l'a poussé à se rabattre vers la solution de la "Nefka", d'autant plus qu'elle gagne du terrain à Skikda. Mohamed est éleveur de bovins dans la région de Skikda. Il assure que plusieurs semaines avant l'Aïd el Adha, de plus en plus de clients viennent demander leur "Nefka". D'autres familles optent pour les caprins, mais là encore les prix sont relativement élevés pour les plus démunis, variant entre 8.000 et 12.000 dinars, ce qui reste une solution pour certains citoyens qui tiennent malgré tout de même à observer la "sunna" liée au sacrifice consenti par Sidna Ibrahim.