Les agressions israéliennes sur la bande de Ghaza ont coûté la vie vendredi à cinq Palestiniens, portant à 23 le nombre de martyrs tombés depuis mercredi dans ce territoire palestinien, alors que les appels de la communauté internationale au "calme et à la retenue" se multiplient. En dépit de nombreux appels à faire cesser "la violence" à Ghaza, la situation demeure explosive dans cette enclave, cible de raids aériens intensifs. Deux Palestiniens blessés dans la matinée lors d'une frappe aérienne israélienne sur le nord de Ghaza ont succombé par la suite, selon Adham Abou Selmiya, un porte-parole des services d'urgences à Ghaza. Les sources médicales palestiniennes avaient fait état dans un premier temps de deux morts dans ce raid, dont un enfant. Auparavant, le comité des urgences du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait annoncé dans un communiqué qu'un Palestinien avait été tué et un blessé lors d'un raid sur Khan Younès (sud). Ces derniers martyrs portent le bilan à 23 Palestiniens tués et 235 blessés dans près de 500 raids aériens israéliens. menés dans le cadre de la vaste opération israélienne, lancée mercredi dernier contre Ghaza avec l'assassinat d'Ahmad Jaabari, chef des opérations militaires du mouvement de résistance Hamas. Préoccupés par l'escalade de la violence à Ghaza, plusieurs pays ont lancé des appels aux parties en conflit en vue de cesser les hostilités et éviter "un nouveau bain de sang" dans ce territoire soumis à un strict blocus israélien depuis juin 2006. En Egypte, le président Mohamed Morsi a qualifié vendredi l'offensive aérienne israélienne contre Ghaza d'"agression flagrante contre l'humanité", en promettant que son pays "ne laisserait pas Ghaza seule", a rapporté l'agence de presse égyptienne, Mena. Lors d'un entretien téléphonique avec M. Morsi, le président russe Vladimir Poutine a exprimé, son soutien aux efforts du Caire pour "une normalisation de la situation" à Ghaza tout en appelant les parties engagées dans le conflit à "faire preuve de retenue et à mettre fin aux actions militaires". Pour sa part, le roi saoudien Abdallah Ben Abdel Aziz a déclaré lors d'un entretien téléphonique avec le président Morsi axé sur la situation à Ghaza, qu'il fallait "calmer la situation" et "faire prévaloir la sagesse et la raison, et non l'emportement", selon l'agence de presse saoudienne Spa. En Arabie saoudite également, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), basée à Djeddah, avait condamné jeudi les nouvelles agressions israéliennes contre Ghaza les qualifiant d'"attaques contre la nation islamique dans son ensemble". Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI, qui tenait sa 39e session à Djibouti, avait aussi mis en garde contre "la tentative de ré envahir la bande de Ghaza, qui conduira la région au bord de l'explosion", et appelé "le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités pour protéger la paix et la sécurité internationales". L'Algérie avait elle aussi condamné jeudi, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani, l'agression israélienne contre Ghaza et appelé le Conseil de sécurité de l'ONU et la communauté internationale à "assumer leurs responsabilités pour mettre un terme à cette escalade dangereuse". Outre les appels au calme, des rassemblements ont eu lieu dans certains pays pour dénoncer les nouvelles agressions israéliennes sur la bande de Ghaza, qui avait déjà été ravagée en décembre 2008-janvier 2009, par une offensive israélienne meurtrière (1.440 martyrs palestiniens en majorité des civils). Ainsi, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi devant la mosquée d'Al-Azhar, au Caire, pour protester contre les agressions aériennes israéliennes. Un rassemblement de protestations similaire avait eu lieu jeudi à Tunis pour condamner l'offensive israélienne contre les Palestiniens de Ghaza en réponse aux appels lancés par des partis politiques tunisiens. La présidence tunisienne avait jugé, par ailleurs, que l'offensive israélienne "est contraire aux droits humains et aux conventions internationales", appelant la communauté internationale et les hommes libres à contraindre Israël à cesser ses hostilités contre le peuple palestinien désarmé. En France, des partis politiques français et des associations ont dénoncé vendredi les raids israéliens contre la bande de Ghaza et appelé à des sanctions contre Israël ainsi qu'à des rassemblements et des "initiatives de protestation" notamment à Paris, "contre cette nouvelle guerre contre le peuple palestinien".