Les unités de traitement par radiothérapie sont insuffisantes en Algérie et ne permettent pas une bonne prise en charge des cancéreux, ont estimé, samedi à Batna, des spécialistes au cours d'une journée d'étude sur les cancers des tissus lymphatiques. Le Pr. Mohamed Ramoun, hématologue du CHU de Beni-Messous (Alger) a estimé "nécessaire de doter les établissements hospitaliers d'équipements de base pour le traitement des cancers lorsque des spécialistes y activent". La grande pression actuellement enregistrée sur les quatre (4) centres anti-cancer du pays (deux au Centre, un à l'Est et un à l'Ouest) "n'est pas dans l'intérêt des malades qui doivent attendre leur tour plusieurs mois", a souligné de son côté le Dr. Hanane Moussaoui du CHU Mustapha-Bacha. Le retard de la radiothérapie après que le malade ait suivi avec succès une chimiothérapie "entraîne des rechutes", a précisé pour sa part le Pr. Mahdia Saïdi, chef du service hématologie au CHU Batna qui a noté que la réception par le centre anti-cancer du Batna d'un appareil de radiothérapie devrait atténuer les souffrances des malades de la région qui sont dirigés actuellement vers le centre de Constantine. Cet appareil devra être fourni avant avril prochain, avait indiqué le ministre de la Santé, M. Abdelaziz Ziari, lors de sa dernière visite à Batna. La même spécialiste a indiqué que les cancéreux de Batna sont à ce jour traités au service d'hématologie du CHU malgré l'instruction donnée par le ministre de les transférer vers le nouveau centre anti-cancer ouvert début 2012. Le Pr. Saïdi a également fait état de 200 cas de cancers des tissus lymphatiques enregistrés au cours des trois dernières années à Batna chez des sujets âgés de trentaine d'années alors que son service ne dispose de 26 lits et "reste incapable de prendre en charge ces malades faute d'espace et d'encadrement médical". Les interventions au cours de cette journée initiée par l'association nationale "Nour Dhoha pour la prise en charge de cancéreux" ont abordé les méthodes de prise en charge des cancers et insisté sur l'importance du diagnostic précoce. La présidente de l'association organisatrice, Soumeya Gasmi, a inscrit cette rencontre dans le cadre de la formation continue des médecins généralistes et souligné que le foyer ouvert par son association à Alger pour les cancéreux et leurs parents accueille annuellement 400 personnes.