La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a admis jeudi face aux députés que la situation du Centre des arts de Riadh El Feth (Alger) s'était dégradée et reproché à "certains gestionnaires et propriétaires de locaux" d'avoir détourné les lieux de leur vocation initiale. Lors d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), la ministre a affirmé que ces propriétaires "bénéficient d'appuis et de complicités au niveau de l'administration" et disposent d'actes et d'autorisations administratives nécessitant l'intervention de la justice. La ministre a regretté que le Centre des arts de Riadh El Feth, inauguré en 1986, soit devenu "un lieu de débauche" où des locaux commerciaux et des espaces dédiés à la culture ont été détournés de leur vocation, affirmant avec force toute la "détermination" de son département à réhabiliter le site. A ce titre, Mme Toumi a indiqué que la justice a récemment tranché en faveur de son ministère pour restituer au café-théâtre mitoyen à la salle Mohamed-Zinet du même Centre des arts et "transformé en cabaret", sa vocation initiale. La ministre a, toutefois, tenu à saluer les gestionnaires et propriétaires respectueux de la réglementation et du cahier de charges, ce qui a permis au Centre des arts de continuer à fonctionner, "même partiellement". Mme Toumi a tout de même insisté pour dire que la détérioration a commencé au début des années 1990, au moment où l'Algérie traversait une période "dure", "difficile" et mortifère pour les arts et la culture.