La Fondation Emir-Abdelkader et le Comité international des Croix et Croissants Rouges (CICR) organiseront en mai prochain à Alger, un colloque "les droits de l'Homme pendant la résistance de l'Emir à la conquête coloniale française", a indiqué mercredi à l'APS le président de cette fondation. Selon Mohamed Boutaleb El Djazaïri, rencontré en marge du 9ème colloque international "Routes de la foi, soufisme et théologie de la libération", cet "important" colloque sera organisé en association avec le CICR pour "rappeler qu'historiquement, l'Emir a été le premier à proclamer et à mettre en pratique les principes des droits de l'Homme, avant la fondation en 1864, par Henri Dunant, du comité international de la croix rouge". L'oeuvre humanitaire de l'Emir Abdelkader "s'enracine entièrement dans son éducation islamique", a souligné Boutaleb El Djazaïri, ajoutant qu'il faut "relire ses correspondances, étudier sa conduite de la guerre, la Moubaya'a (allégeance), sa philosophie et sa morale, pour se convaincre que tout ceci renvoie aux idéaux de l'Islam qui portent à l'humanité entière un message de paix". Le président de la fondation a rappelé, dans le même contexte, que l'Emir Abdelkader a résisté pendant 17 ans, ce qui est, selon lui, "considérable dans les conditions de l'époque". Il a précisé qu'il a pu le faire parce qu'il a eu "le génie d'unifier les tribus en Algérie, ce qui lui a valu de se battre pendant 17 ans contre la plus grande armée du monde, une période durant laquelle il a fait montre d'une grande magnanimité envers les prisonniers de l'avis même de ses ennemis". Boutaleb El Djazaïri a également affirmé que l'unification des tribus algériennes par l'Emir Abdelkader a été "un exemple et une leçon pour le mouvement national et la guerre d'indépendance", avant de rappeler que l'Algérie d'aujourd'hui est dans la voie tracée par l'Emir Abdelkader, comme en témoigne sa politique extérieure axée sur la paix et le dialogue. Une politique, a-t-il précisé, qui a permis au pays d'agir, entre autres, pour la libération des otages américains en Iran, tandis que l'Assemblée générale des Nations unies a accueilli, sous la présidence de l'Algérie, Yasser Arafat qui a prononcé son discours, un rameau d'olivier à la main. Le président de la fondation a considéré que s'il fallait décerner le prix Nobel de la paix à titre posthume, il faudrait l'accorder à l'Emir Abdelkader. Il a fait savoir, dans ce même contexte, que la Fondation demandera, lors du prochain colloque d'Alger, que le prix Nobel de la paix revienne à l'Algérie qui, dans tous les conflits, a "cherché à unir pour la paix et le dialogue". Le même responsable a également souligné que l'association du CICR à ce colloque est destinée à réagir contre l'islamophobie qui se développe de façon outrancière en Europe et pour rappeler tout ce que l'Islam a apporté à l'humanité.