Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, a démissionné vendredi soir juste après l'adoption du budget 2013, par la chambre des députés italiens, et la tenue d'un conseil des ministres, ont affirmé les médias italiens. La veille, le Sénat avait voté ce texte sans opposition du parti de l'ancien chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, le parti du Peuple de la liberté (PDL). M. Monti est monté au Quirinal, le Palais présidentiel, pour présenter sa démission au chef de l'Etat Giorgio Napolitano, qui lui a demandé de rester pour "expédier les affaires courantes" jusqu'aux prochaines élections, selon un communiqué de la présidence. Le président Napolitano verra samedi les présidents des deux chambres avant une probable dissolution du Parlement et la fixation d'une date pour les législatives anticipées, théoriquement prévues les 24 et 25 février. Mario Monti, avait déjà annoncé le 6 décembre, qu'il démissionnerait après l'adoption définitive de la loi de finances par le Parlement, en réaction à la perte de soutien du Parti de la liberté (PDL) de son prédécesseur Silvio Berlusconi. A la tête d'un gouvernement de techniciens, depuis le 16 novembre 2011, Monti s'est attaqué à réduire l'énorme dette publique italienne qui équivalait à plus de 120 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, en faisant voter au parlement une loi portant cure d'austérité qui a contraint les Italiens à se serrer la ceinture, des milliers d'entreprises à fermer, à cause des lourdes taxes qu'elle a générées. Or, cette loi n'a pas donné l'effet attendu puisque la dette publique a augmenté passant de 120 à 126 milliards d'euros, et le pays était encore en récession alors que faute de relance économique, le chômage a grimpé à plus de 11% de la population active, avec une poussée inquiétante dans les rangs des jeunes de 15 à 35 ans (plus de 36%), selon les chiffres officiels. Par ailleurs, Monti qui a prévu une conférence de presse de fin d'année dimanche prochain, devrait y annoncer s'il conduirait une liste des modérés du centre-droit, formée de démocrates-chrétiens, de centristes dissidents du parti de Berlusconi, et du patronat, pour les législatives de février prochain dont la date n'a pas encore été officiellement fixée. Monti, qui avait été invité par Berlusconi à conduire une liste des modérés du centre-droit, a refusé toute attache avec son prédécesseur qui l'a lâché en pleine course et a fait part, après ce refus, de sa décision de briguer le poste de président du conseil des ministres en février prochain.