Les participants à une conférence internationale sur le respect des droits de l'homme au Sahara occidental ont appelé samedi depuis Paris à la tenue "rapide" du référendum d'autodétermination, pour "permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir". "Solidaires des peuples des pays arabes dans leurs combats pour la liberté, la dignité et la justice sociale, nous soutenons la lutte légitime du peuple sahraoui pour le droit inaliénable à l'autodétermination reconnu par les Nations unies", ont-ils déclaré, dans une motion intitulée : "Assez de répression, Autodétermination", adoptée à l'unanimité aux termes de la rencontre. S'adressant à la fois aux Nations unies, aux autorités européennes et aux gouvernements des Etats membres de l'Union européenne, principalement le gouvernement français, les conférenciers ont affirmé qu'en "refusant d'appliquer les résolutions internationales pour le droit à l'autodétermination, le Maroc se comporte en puissance coloniale, et fait obstacle à la paix et à la stabilité dans la région du Maghreb". Tout en rappelant que depuis le retrait du colonisateur espagnol, en 1975, le Sahara occidental est "occupé par le Maroc, en toute illégalité, comme l'ont confirmé la Cour internationale de justice, les Nations unies et l'Union africaine", ils ont relevé qu"'aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, qui est considéré comme territoire non-autonome par les Nations unies". Pour les participants à cette conférence, tenue au sénat français à l'invitation de la sénatrice du parti Europe Ecologie les Verts, Leila Aichi, et à l'initiative de l'Association des Amis de la RASD, les négociations sous l'égide des Nations unies, entre le Maroc et le Front Polisario, n'ont toujours pas abouti, en raison du "maintien par le Maroc de sa politique d'occupation du Sahara occidental et de son refus d'appliquer le droit international". Ils ont, à cet effet, déploré le fait qu'au moment où le Maroc poursuit sa "politique de répression" contre la population sahraouie, notamment depuis le démantèlement "violent", le 8 novembre 2010, du campement de Gdeim Izik, près d'El Ayoun occupée, les défenseurs des droits de l'homme sont "particulièrement visés" et que 24 d'entre eux, détenus à la prison de Salé, sont poursuivis devant un tribunal militaire "au mépris du droit international". Après avoir été reportés à deux reprises, le procès de ces 24 détenus civils s'est ouvert vendredi au tribunal militaire de Salé avant d'être reporté, encore une fois, au 8 février. Les conférenciers ont demandé, à cette occasion, la libération de l'ensemble des prisonniers politiques sahraouis, l'arrêt de la répression et le respect des libertés fondamentales, dénonçant, à ce titre, le "simulacre de procès, organisé par une justice militaire aux ordres du palais royal marocain". Ils ont appelé le gouvernement marocain à libérer "immédiatement" les prisonniers de Salé et à mettre fin à la "répression à l'encontre des civils sahraouis des territoires occupés du Sahara occidental". Les auteurs de la motion, lue par le président de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) et sénateur belge, Pierre Galand, ont aussi appelé à l'instauration d'un "mécanisme international" pour la surveillance du respect des droits de l'homme au Sahara occidental ainsi qu'à l'arrêt de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, qui est, ont-ils rappelé, illégale au regard du droit international.