Le blocage des concertations sur le remaniement ministériel en raison des différends autour des portefeuilles ministériels de souveraineté, a plongé la Tunisie dans une grave impasse politique. De longues concertations ont eu lieu entre la coalition gouvernementale et les partis de l'opposition pour parvenir à un accord sur un nouveau remaniement ministériel, élargir la coalition au pouvoir et consacrer l'entente nationale en vue de faire aboutir le processus de transition, d'organiser les élections présidentielles et législatives et asseoir les fondements du pouvoir. Les partis politiques, aussi bien membres de la Troïka au pouvoir que de l'opposition, ont revendiqué depuis plusieurs semaines un remaniement ministériel et la neutralité des ministères de souveraineté, notamment en confiant les portefeuilles ministériels de souveraineté à des personnalités politiques indépendantes. Les partis Ettakatol et le Congrès ont menacé de se retirer de la troïka si Ennahdha ne renonçait pas aux portefeuilles des ministères de la Justice et des Affaires étrangères. Cependant, le mouvement Ennahdha au pouvoir a maintenu sa position en refusant de céder ces portefeuilles. Le conseil de la Choura d'Ennahdha a réaffirmé l'attachement du parti à la démarche participative dans l'exercice du pouvoir et à l'ouverture sur toutes les parties qui œuvrent à la réalisation des objectifs de la révolution, conformément à la volonté du peuple. Face à cette situation, le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, n'a pas écarté la possibilité de présenter une nouvelle composante du gouvernement à l'Assemblée constituante "habilitée à l'adopter".