Trois personnes sont mortes depuis mercredi à Conakry dans des heurts entre civils et forces de l'ordre, et des biens ont été détruits, selon un communiqué du gouvernement guinéen rendu public samedi à deux mois des législatives. "Ces violences ont non seulement occasionné des destructions de biens publics et privés mais ont également coûté la vie à trois de nos concitoyens : deux civils et un policier", a affirmé samedi le gouvernement dans un communiqué. Plus de 200 personnes ont été blessées dans ces violences, selon les agences de presse. Le gouvernement entend "faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de ces concitoyens" à la suite de la manifestation mercredi de l'opposition réclamant une transparence aux élections législatives prévues le 12 mai. La manifestation avait été suivie le lendemain jeudi d'une journée "ville morte", marquée par des heurts entre des jeunes et des forces de l'ordre avant que des échauffourées, vendredi, ne mettent aux prises des commerçants notamment. "Des loubards ont profité de cette tension politique consécutive à la marche de mercredi pour faire des pillages", a affirmé le ministre porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara, ajoutant "qu'aucun militaire n'est dans les rues" pour le service d'ordre qui est "assuré par les seuls policiers et gendarmes", a-t-il souligné. Le ministre Camara a également estimé que "rien" ne permettait de dire qu'il s'agissait d'"affrontements inter-communautaires" en référence à des heurts entre Malinké et Peul vendredi dans la banlieue de la capitale. Les clivages politiques recoupent le plus souvent les clivages ethniques en Guinée : une majorité de Malinké sont acquis au président Condé - lui-même Malinké - tandis que la plupart des Peul soutiennent Cellou Dalein Diallo -Peul - principal opposant et candidat malheureux à l'élection présidentielle de novembre 2010. La situation a amené le président guinéen, Alpha Condé à joindre son appel au calme à celui du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lancé vendredi soir. En ce sens, le président Condé doit recevoir lundi les acteurs politiques pour discuter des élections législatives, un scrutin repoussé depuis 2011