Plus de 60 jeunes Algériens établis en France ont organisé vendredi une manifestation devant "le mur de la honte" dans la région d'El Mahbes, dans les territoires sahraouis libérés, pour dénoncer "l'infamie" marocaine et apporter leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance. Venus de plusieurs villes de France, ces jeunes Algériens, âgés de 18 à 26 ans, qui se sont rendus pour la première fois dans les territoires sahraouis, à l'initiative du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et accompagné des membres du Croissant-Rouge algérien, ont constaté le visage "inhumain" des autorités marocaines, qui continuent de " spolier les sahraouis de leurs territoires". Pour Adlene Zenabi, 22 ans, étudiant en cinéma à l'université de Lille, la visite qu'il effectue à El Mahbes pour voir de plus près le "mur de la honte", lui a permis de "mieux constater l'oppression marocaine". "Je viens de voir de plus près l'oppression marocaine à l'égard d'un peuple sahraoui courageux et qui lutte, chaque jour que Dieu fait, pacifiquement pour son indépendance. Ce que je viens de voir est révoltant de la part d'un pays qui prétend qu'il avance dans la voie de la démocratie, alors qu'il prive tout un peuple de vivre dans la dignité ", a-t-il indiqué à l'APS. Pour lui, en France, la question sahraouie "n'est pas du tout médiatisée, ou trop peu", en raison du "soutien constant de la France pour le Maroc". "La France a été le principal soutien au Maroc dans ce conflit. Sans la France, le Maroc aurait cédé et le Sahara Occidental recouvré son indépendance", a-t-il ajouté. De son côté, Ikram Lagrâa, 22 ans, étudiante Mat-informatique à Créteil, la visite du "mur de la honte" a crée en elle un sentiment de " révolte et d'indignation". "Je suis entièrement indignée et révoltée de voir qu'un tel mur existe encore dans le monde. Je n'ai jamais entendu parler auparavant de ce mur. C'est vraiment humiliant et dégradant pour les sahraouis", a-t-elle déploré. "Dès notre retour en France, notre tâche est de sensibiliser l'opinion publique française à la détresse sahraouie et de porter chez un large public possible cette question pour que les sahraouis recouvrent leur indépendance. Il faut qu'ils en finissent avec cette tragédie", a-t-elle poursuivi. Jeudi, dans la soirée, ils avaient été reçus par le wali de Boudjdour, Azza Boubih, et le secrétaire d'Etat à la jeunesse et aux sports, Mohamed Mouloud. Une délégation de jeunes Algériens établis en France a entamé jeudi soir une visite de trois jours dans les camps de réfugiés sahraouis dans la wilaya de Tindouf, dans le cadre de "la caravane de l'indépendance ". Les étudiants Algériens établis en France ont visité ensuite le musée de la résistance sahraouie, où des explications leur ont été données sur la chronologie du combat sahraoui, depuis les années 70. Appelé " le mur de la honte" par les sahraouis, pour traduire le visage "inhumain" du Maroc, le mur a été construit par les autorités marocaines en 1980 pour séparer les territoires libérés des territoires occupés du Sahara Occidental. Long de plus de 2700 km et large de 1, 5 m, le mur est entouré de 5 millions de mines anti-personnel pour faire face aux éventuels assauts des résistants sahraouis, selon les explications données à El Mahbes, par Hadou El Hadj, ancien combattant dans l'armée sahraouie. Le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975.