La commission d'enquête officielle sur les massacres du 8 mai 1945, avec à sa tête le général de gendarmerie, Paul Tubert, fut enterrée par le gouvernement provisoire conduit par le général De Gaulle, avait indiqué le rapport de cette commission cité par le site électronique de la Ligue française des droits de l'homme. Le 26 mai 1945 au soir, "dès qu'elle reçut des instructions de revenir à Alger", cette commission d'enquête, nommée le 18 mai 1945 par le général De Gaulle, avait cessé officiellement sa mission", mentionnait le rapport préfacé par l'historien Jean-Pierre Peyroulou. Selon les explications de cet historien contenues dans ce rapport, et qui s'interrogeait sur les raisons ayant fait que la commission n'avait pas pu se rendre à Guelma, "non seulement le général De Gaulle voulait absolument sauver un représentant de la résistance en Algérie, André Achiary, l'un des organisateurs de la milice européenne, mais aussi parce qu'à Guelma, la répression menée par cette milice officiellement dissoute, se poursuivait toujours dans les faits". "La répression s'est poursuivie jusqu'au 25 juin, jour où le ministre de l'Intérieur Tixier arriva à Guelma. Il y eut 4 morts ce jour-là. Ce furent les derniers. Quand il repartit, les meurtres cessèrent", avait encore affirmé Peroulou. La commission Tubert, qui avait travaillé "sur-place à Alger" durant la période du 19 au 25 mai, n'était pas en mesure de remonter le fil des évènements en raison des "tergiversations" de Chataigneau, gouverneur général d'Alger à l'époque. Chataigneau avait contraint les membres de la commission d'enquête à se suffire des informations fournies par des personnalités à Alger et des renseignements recueillis à Sétif durant la journée du 25 mai 1945. "En somme, on promena Tubert et la nomination de la commission ‘Tubert' fut une menace qu'agita le gouvernement provisoire pour faire cesser la répression. Mais celui-ci n'avait aucune intention de le laisser constater effectivement l'ampleur de la répression", faisait remarquer Peyroulou. Cet historien français était arrivé à la conclusion que "le rapport fut oublié. Il ne fut pas diffusé". "De toute façon, après la révolte de Madagascar, et une fois la guerre d'Indochine entamée, l'épisode du 8 mai 1945 dans la région de Constantine n'intéressait plus personne en France", avait-il rappelé. Pourtant le rapport avait bien établi que "(...) la commission a constaté que bon nombre de manifestations se sont déroulées en Algérie les 1er et 8 mai. Toutes ces manifestations étaient à caractère exclusivement politique et avaient pour but de réclamer la libération de Messali et l'indépendance de l'Algérie". Membre du Comité central provisoire de la Ligue des droits de l'homme et membre de l'Assemblée consultative provisoire à la fin de la Deuxième Guerre mondiale depuis 1943, le général de gendarmerie Tubert, était résistant contre l'occupation allemande en France.